Les mentalités ont la peau dure avec l'esprit d'assurance. Depuis des années qu'on le répétait, rien n'a encore changé en 2016, et l'on se retrouve face au même triste constat : l'absence de culture des assurances chez l'Algérien. « On continue encore à tourner le dos à l'assurance contre les catastrophes naturelles, ou CATNAT, malgré son caractère obligatoire », affirment les assureurs qui parlent d'un taux de 3 % généré par cette branche. Quant à l'assurance des personnes ou assurance-vie, il faut repasser, car les gens la considèrent « contraire aux préceptes de la Chariâ ! », et n'y souscrivent que très rarement, alors que dans les pays développés cette branche génère l'évolution la plus importante dans les chiffres d'affaires des assureurs. Ainsi, « malgré les grandes potentialités du marché algérien, les chiffres d'affaires réalisés par les assureurs (ndlr, soit 24 sociétés d'assurance, toutes branches confondues, 13 sociétés d'assurance dommage et 8 société d'assurance de personnes), sont modestes », comme le font ressortir les chiffres communiqués, lors du séminaire organisé, hier, à Constantine par la CAAT. Le secteur des assurances n'est pas à l'écart de l'évolution économique, « il y est même intimement lié », relève le P-DG de la CAAT, Youcef Benmicia. Mais, le ton n'est pas à l'inquiétude, à la CAAT, malgré un climat des affaires plutôt morne. Tant, il est vrai que cette compagnie d'assurance compte parmi sa clientèle des entreprises de grandes envergures, les seules à respecter sérieusement, d'ailleurs, le « contrat » d'assurance. Dans sa communication, M. Youcef Benmicia fera un tour d'horizon relatif à l'industrie des assurances, à travers le monde, soulignant que les assurances ont généré dans le monde un chiffre d'affaires équivalent à 4.778 milliards de dollars, et l'Algérie est représentée dans ce chiffre avec un taux de 0,3 %.Un immense retard, non seulement par rapport aux pays développés, qui génère en matière d'assurance des chiffres d'affaires très importants, mais aussi sur le plan africain où l'on se trouve classé à la 6ème position, 64ème place sur le plan mondial (L'Afrique du Sud à la première place, suivie par le Maroc en seconde position sur le plan africain). Piètre résultat pour un pays soit dit émergent. En Algérie, c'est l'assurance auto qui se taille la part du lion, plus de la moitié du chiffre d'affaires des assureurs. Et, le volume d'indemnisation des dommages lui est, en toute logique, consacré à un taux de 72 %. « 6.100 milliards de centimes ont été versés, en 2014, au titre d'indemnisations des dommages provoqués par les accidents de la route », indique M. Youcef Benmicia. Précisant que ce montant a connu une augmentation de 14 %, relativement à l'année 2013, et il devrait garder la tendance haussière si l'on se réfère à l'hécatombe sur les routes.Enfin, il y a lieu de noter que l'assistance, présente au séminaire organisé par la CAAT, ont relevé le manque de communication et de vulgarisation de la culture de l'assurance, faisant remarquer que dans les pays développés, les assureurs font du porte-à-porte pour convaincre les ménages à contracter des assurances.
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Posté Le : 27/04/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com