Selon M. Saighi Youcef, spécialiste de la question des personnes âgées et des handicapés et membre actif du laboratoire «Ville et Santé», le problème de l'accessibilité des personnes handicapées à la ville, aux lieux publics, touche pratiquement toutes les villes d'Algérie. «La réglementation existe, il reste seulement à l'appliquer, nous a-t-il dit jeudi à la journée d'étude qui a été organisée sur ce thème. Le problème est là, a ajouté notre interlocuteur, car il y a un énorme décalage entre la réalité et les textes». Il se mettra alors à expliquer que cela fait dix ans que cette histoire d'accessibilité perdure. En 2002, il y a eu la loi sur l'accessibilité des personnes handicapées dans les lieux publics, mais elle n'est pas appliquée du tout. Pendant ce temps, les personnes handicapées souffrent pour accéder à la ville et aux services publics : poste, banque, sécurité sociale, etc. «La ville est la propriété de M. le Maire. Les routes, les trottoirs lui appartiennent. C'est lui qui doit veiller à faire appliquer les lois et à les faire respecter. Doit-on rappeler que les textes prévoient, dans chaque commune, l'institution d'une commission communale chargée de l'accessibilité ' Malheureusement, nous constatons que cette commission n'existe nulle part».De ce fait, les différents intervenants à cette journée d'étude ont fait le constat que «le problème de l'accessibilité reste entièrement posé». «Ce que nous constatons aujourd'hui, a dit entre autres M. Saighi qui a fait une communication, est que nos villes ne sont pas seulement inaccessibles pour les handicapés mais elles sont dangereuses à cause des chutes qui guettent à chaque instant les personnes à besoins spécifiques qui s'y risquent sur des trottoirs défoncés et des chaussées creusées. Il n'y a pas de passages piétons, pas de signalisations».
«Nos villes aujourd'hui sont hostiles aux personnes âgées et aux personnes à mobilité réduite», fera remarquer le conférencier. Et de terminer en disant que «nous sommes ici aujourd'hui pour parler encore de l'accessibilité et nous ne cesserons pas d'en parler afin de briser le mur du silence où on voudrait enfermer les handicapés, cette catégorie fragile de la société dont on ne se souvient de leur triste situation qu'une fois par an, à l'occasion de la célébration de cette journée mondiale du 3 décembre».
C'est justement dans ce cadre que ce thème de «La ville algérienne et la possibilité pour les personnes handicapées d'y accéder» a été retenu pour une journée d'étude qui a été organisée jeudi conjointement par l'université ‘3' Salah Boubnider de Constantine et la direction de la solidarité et de l'action sociale de la wilaya de Constantine. La journée qui rentre dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des handicapés du 3 décembre 2017, a réuni de nombreux spécialistes et s'est déroulée au centre de formation du personnel pour handicapés (CNFPH) de la cité des Castors.
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Posté Le : 02/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com