Constantine : À la cité ONAMA, Le négoce se porte bien

On vient de partout pour acheter et meubler sa maison. A l'instar du marché de «Dubaï» d'El Eulma (Sétif) celui de la cité Onama à Constantine connaît la même animation. Tout y est : chambres à coucher, appareils électroménagers, objets de décoration, cuisines complètes. on peut trouver des produits très tendance. Le tout à des prix concurrentiels. Les gens de la région Est du pays y convergent, au grand bonheur des commerçants. Il y a quelques années, la cité ONAMA faisait encore figure de quartier sans intérêt, elle qui se situe entre la route qui relie Constantine au Khroub. Il y a quelques années aussi, personne ne payait le prix fort pour un terrain ou une carcasse de maison dans ce coin perdu, mais aujourd’hui tout cela a changé, on se dispute la moindre parcelle de terrain à coup de milliards. Avec ses grandes maisons et ses grands magasins qui ont ouvert les uns après les autres, on vient de partout à l’ONAMA pour acheter et remplir sa maison. Tout y est : objets de décoration d’intérieur, meubles, chambres à coucher, cuisines complètes, appareillage électroménager défiant toute concurrence. La cité ONAMA rivalise sérieusement avec le marché de Dubaï à El Eulma qui tenait jusque là le monopole de ce commerce durant toute la décennie 2000. Il faut dire que les commerçants se sont inspirés de ceux d’El Eulma, de Ain Fakroun ou de Ain M’lila : au lieu de s’approvisionner comme ils le faisaient avant dans les marchés du gros, ils sont désormais importateurs. Tous les produits viennent quasiment de Chine ou d’Indonésie pour ce qui est de l’ameublement. Signe révélateur de la réussite et de la richesse de ces nouveaux commerçants/ importateurs : les berlines et gros 4x4 stationnés devant les magasins. Le succès de cette cité est tel qu’on vient de toute la région Est, en famille, pour meubler la maison. «Nous sommes de Skikda, et ce n’est pas la première fois que nous venons ici. Nous nous sommes mariés il y a tout juste un an et pratiquement tout l’intérieur de la maison a été acheté à l’ONAMA. En plus des prix et de la qualité des produits, il faut dire aussi que ça nous évite de faire 250 km pour aller à El Eulma. Certes le marché de Dubaï est plus intéressant mais nous trouvons quand même ce que nous recherchons ici» nous expliquent Karim et Hayat. Cette fois-ci, ils prospectent les cuisines toutes équipées car ils vont bientôt déménager dans leur nouvel appartement. En faisant le tour des magasins, un constat s’impose : ces derniers offrent un très grand choix d’articles. Et même si entre les marques allemandes et chinoises il n’y a pas photo, le couple est pourtant attiré par le produit chinois, plus accessible et donc moins cher. «Toute la cuisine avec ses meubles, son réfrigérateur, et sa cuisinière nous coûtera environ 150 000 dinars. La même de marque allemande ou française coûte plus de 300 000 da» disent-ils. Mais ce qui attire le plus la clientèle ce sont les meubles, les chambres à coucher et les salons en cuir ou en tissu surtout. Un vendeur nous confie que « toute la marchandise provient d’Asie, et il y a de la bonne et de la mauvaise qualité ». Classiques ou modernes, on peut même trouver des produits très tendances. Mais au fait, les dernières restrictions de la loi des finances 2010 sur l’importation, gêneraient-elle ces nouveaux commerçants' A priori oui, si on croit la version officielle des concernés, toutefois un propriétaire nous fait une confidence : «On se débrouille». Ne voulant pas s’attarder sur la question, il nous précise seulement qu’en ces temps de crise, les commerçants ont beaucoup d’argent et des connaissances par ci par là, et ils peuvent contourner la loi sans recourir à la fraude. On parle aussi d’un trafic important dans les frontières Tunisiennes. Ceci dit, les affaires tournent bien comme on dit pour cette cité, et d’autres régions de la ville prennent désormais exemple de l’ONAMA, à l’instar de la cité El Menia, sur la route qui mène à Skikda, qui déjà commence à se faire un nom.