Algérie

Constantine



Constantine
La mère infanticide de Constantine souffrait vraisemblablement d'une dépression post-natale. Plus connu sous le nom de baby-blues ou encore le syndrome du troisième jour, ce mal qui touche entre 10 à 20% des femmes peut entraîner un état d'anxiété très forte en rapport avec la santé ou la sécurité du bébé.Et c'est ce qui s'est produit, visiblement, chez la maman de Sidi Mabrouk que le destin vient de mettre au cœur d'un effroyable drame. Elle, dont la moralité ne souffre aucune suspicion auprès de son entourage mais que le sort accable aujourd'hui, de manière aussi hâtive qu'indécente d'épouvantable criminelle.C'est qu'il est d'abord inconcevable d'admettre qu'une mère paisible, éduquée et assumant une responsabilité professionnelle éminemment sensible, puisse verser subitement dans le plus condamnable des crimes : l'infanticide.En cause, sans doute une mauvaise prise en charge suite à son dernier accouchement, il y a moins de neuf mois, le temps d'une grossesse qui enfanta la fatalité d'èter la vie au lieu de la donner. Et de vies, il s'agit bien de son dernier-né retrouvé étranglé à côté de sa sœur aînée, égorgée elle, à son quatrième printemps.Un drame qui fera le tour du Tout-Constantine comme une traînée de poudre dans la soirée de mercredi dernier, suscitant, en sus d'un traumatisme collectif, un empressement de préjugés et commentaires souvent farfelus. La mère qui était dans un état lamentable, selon les premiers arrivés sur les lieux, subira dès lors les salves d'insanités des curieux et autres colporteurs de fables.Le père qui venait de découvrir le drame a dû être évacué vers l'hôpital après son effondrement devant l'ampleur de la tragédie qui venait de frapper son propre foyer.Aussi choqués, leurs proches qui ne comprenaient pas ce qui leur arrivait, évoquent péniblement les difficultés comportementales constatées chez la mère, les derniers temps qui ont précédé ce drame et se remémorent que la veille, un «cheikh» les avait rassurés sur la santé de la patiente après une «rokia» ! Autant dire que le mal qui affecte les croyances de pans entiers de la société ne sera guéri que s'il est mis un terme aux prédications d'apprentis exégètes et aux charlatans de tout bord. Car ne voilà -t-il pas un drame épouvantable qui aurait pu être évité si pour autant l'on avait pris le soin d'assurer une prise en charge et un suivi adéquats à une patiente qui ne présentait pas, en vérité, les symptèmes d'un péril inéluctable.Et c'est au lendemain du drame que le procureur de la République près la cour de Constantine rassurera que la présumée coupable sur qui pèsent tous les soupçons ne sera remise aux mains de l'appareil judiciaire qu'une fois rétablie de sa prise en charge médicale.


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