Algérie

Consommation : Le lait et dérivés plus chers



Alors que la démarche retenue par les pouvoirs publics en vue d?apporter un soutien aux producteurs privés bute sur l?impossibilité pour ces derniers d?organiser rationnellement une formule efficiente, la filière lait vient de franchir à nouveau le pas qui mène inexorablement vers une libéralisation de ce produit de base. Les dernières déclarations du chef du gouvernement tendaient à accréditer l?idée d?un réel désengagement de l?Etat. Devant la CEN de l?UGTA, le chef du gouvernement vient de suggérer que le soutien serait indexé aux salaires, excluant de fait l?ensemble des chômeurs et des détenteurs d?emplois informels. Cette volte-face du chef du gouvernement met fin à une politique de soutien qui aura largement démontré les incohérences des gouvernants. Elle traduit, pour les consommateurs et pour les industriels de la filière, un retrait total et immédiat de l?Etat. Avec les augmentations du cours mondial qui auront donné le tournis à toute la planète, le maintien d?un prix administré à hauteur de 25 Da le litre de lait recombiné, ne pouvait tenir la route. Il aura fallu seulement 2 jours après ce revirement spectaculaire pour que les prix des différents laitages prennent l?ascenseur. Dès samedi matin, les livreurs et autres grossistes feront répercuter des augmentations. C?est ainsi que le yaourt de base « aromatisé » passera allègrement de 10 à 15 DA le pot. Celui fruité se vend désormais à plus de 22 DA au lieu des 18 DA auparavant. Le pot économique de 500 gr est grimpé à 40 DA, contre 35 DA la veille. Pour les fromages, le fondu qui ne subit qu?un simple conditionnement par les traiteurs locaux qui l?importent sous forme de « Cheddar », est cédé à plus de 350 DA le kg, alors que la boite de 8 portions passe de 50 à 60 DA. Perspectives sombres Pour le petit lait « L?ben » et le lait caillé « Raïeb » conditionnés en bouteilles en plastique, le litre passe de 60 à 70 DA. Notons qu?il s?agit là de produits qui n?étaient pas soumis à une tarification administrative. D?où l?étonnement et la hantise des consommateurs qui attendent fébrilement les répercussions du retrait du soutien de l?Etat, appliqué jusque-là au lait en sachet qui, malgré son extrême rareté, continue d?être cédé à 25 DA. De son côté, le lait en poudre, traditionnellement livré en boite, aura rapidement disparu des étalages depuis plus d?une semaine. Son prix avait atteint les 450 DA, d?où sa totale disparition en l?espace de quelques jours. Chez les éleveurs de vaches laitières et les laitiers, c?est encore l?expectative ; dans l?attente du rush attendu des consommateurs sur le lait frais. Ce qui devrait fatalement l?aligner sur le lait d?importation. Des perspectives sombres pour la population, à 42 jours du mois de Ramadhan.


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