Algérie

Consistant cinéma arabe



Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis)
De notre envoyé spécial
    
Présence de deux courts métrages algériens réalisés par Koussim et Khammar. Certaines productions ont nécessité l'aide du fonds Samad du festival d'Abu Dhabi qui a mis un demi-million de dollars dans les projets les plus crédibles. Le meilleur atout du cinéma arabe se trouve désormais à  Beyrouth, Liban. Le cinéma libanais est désormais d'un intérêt bien supérieur au cinéma égyptien qui a dominé pendant longtemps les écrans du monde arabe. Les films libanais montrés ici traitent de sujets sérieux, de l'histoire et de l'actualité, mais surtout de l'incontournable période de la
guerre civile qui a duré quinze ans (1975-1990). Tous ces films disent qu'il y a eu un tragique déchirement du pays. Par leurs styles, leurs thèmes, leurs esthétiques, les metteurs en scène libanais détonnent du reste de leurs collègues cinéastes arabes présents. A l'image du beau documentaire de Maher Abi Samra : Shouyouïn kounna (nous étions communistes), d'autres films venus de Beyrouth sont à  prendre au sérieux. Comme Chatti Ya Dini, une coproduction Samad, réalisation de Baji Hojeij, avec Carmen Lebbos, Hassen Mrad, Julia Kassar, qui explore les suites de la guerre : un homme considéré depuis 20 ans comme disparu, kidnappé par des miliciens en armes, enfermé, torturé, revient soudain dans sa famille, à  la «vie normale». S'agit-il d'un miracle ' Comment a-t-il retrouvé sa ville, sa liberté, le goût de vivre '  Autre film libanais remarqué : Bahebak Ya Wahsh ! de Mohamed Soueid, est une chronique de la «débrouille» dans une cité pas encore redevenue normale  après tant de tragédies. Il faut aussi louer le travail de la jeune réalisatrice Dahna Abdourahmane dans son film Ain El Hilwa, très bel hommage à  la résistance des femmes palestiniennes vivant dans le plus grand camp de réfugiés au Liban. Ces femmes ont enduré les invasions israéliennes, leurs crimes et leurs   destructions. Elles ont vécu aussi l'expulsion des Palestiniens du Liban et la guerre civile qui a fait rage. On a vu aussi l'histoire d'un père, ancien milicien, qui se souvient de l'horreur de la guerre et qui veut empêcher son fils, aujourd'hui, de sombrer dans la violence, ce qui témoigne des rapports très difficiles tissés entre les générations au Liban : c'est dans un film libanais très digne intitulé Bi Rouh Bi Dam, réalisé par Katia Jarjoura, avec Carole Abboud, Fadi Abou Samra, Rami Abou Hamdan. Il était nécessaire, urgent même, que le cinéma libanais montre les désarrois, les doutes, les douleurs d'un pays qui a failli éclater. La sélection libanaise au festival d'Abu Dhabi constitue de ce fait une bonne référence, un modèle à  suivre pour le cinéma arabe grâce à  sa force, son sérieux et son intelligence. 


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