Algérie

Conserveries : L'annulation des dettes envisagée


Le dossier des treize conserveries fermées à l'est du pays est sur le bureau du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. C'est ce que nous avons appris, hier, auprès de Zaïm Mohamed Mencef, porte-parole du collectif des conserveurs de l'Est, joint par téléphone. La fermeture de ces usines date de la décennie écoulée sans qu'aucune mesure n'ait pu mettre fin à cette perte considérable de toute une chaîne de conserveries qui prenait en charge, jadis, tous les besoins de la région Est en matière de transformation de produits agricoles. L'effacement des dettes de ces conserveurs a été à l'ordre du jour d'une réunion ayant regroupé le ministre des Finances, Karim Djoudi, le directeur général du Trésor public et le secrétaire général de l'Union générale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui. Ce dernier, appelé hier par nos soins, a précisé que le ministre des Finances s'est engagé à soumettre cette proposition d'annuler les dettes des conserveurs au gouvernement. « Le ministre a pris en considération les doléances des conserveurs que nous lui avons soumises et a déclaré qu'elles seront examinées prochainement au niveau du gouvernement », nous a déclaré M. Alioui.La situation des 13 conserveries « est imputable à la perte de change dans les années 1990 qui a entraîné un important préjudice sur le capital investissement injecté par les opérateurs », nous explique le porte-parole des conserveurs de l'Est, M. Zaïm. Les conserveurs ont subi de plein fouet les conséquences du taux appliqué sur le crédit d'exploitation, fixé alors entre 23 et 17%. Depuis, la santé financière des conserveries ne cesse de se dégrader au fil du temps, à telle enseigne que certains opérateurs ont été contraints à mettre la clé sous le paillasson. A cette proportion appliquée sur le crédit d'exploitation s'ajoutent les 10% de marge bénéficiaire imposés à ces industriels.Selon le secrétaire général de l'UNPA, le ministre des Finances « a reconnu que la situation de ces conserveries est due à une conjoncture économique non confortable pour le pays ». M. Zaïm a fait comprendre qu'une volonté de reprise est affichée par les pouvoirs publics, mais la relance de la filière est conditionnée par le redressement financier de ces conserveries. « Nous avons proposé des mesures de redressement et de sauvetage qui consistent à effacer, au même titre que ce qui s'est fait pour le secteur public, les dettes des conserveries générées par les pertes de change pendant les années 1990. Ces propositions ont été transmises au ministre des Finances par le biais de l'UNPA et nous espérons que des solutions soient apportées dans les plus brefs délais. » Les 13 conserveries fermées ont nécessité chacune un investissement d'environ 200 milliards de centimes. Ces industries peuvent employer à temps plein ou partiel autour de 150 000 personnes en amont et en aval. Ainsi, des milliers d'agriculteurs se trouvent pénalisés et plusieurs milliers d'emplois sont également perdus depuis la fermeture, l'une après l'autre, de ces 13 industries qui étaient pourtant en mesure de relever le défi de l'exportation. M. Alioui a regretté lui aussi le fait que toute une chaîne, impliquant des agriculteurs, des transporteurs, des conditionneurs et des conserveurs, soit pénalisée par cette situation. Notre interlocuteur a assuré par ailleurs que l'application de la décision liée à l'annulation des dettes des agriculteurs interviendra au courant de la semaine prochaine.
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