Algérie

Conservatoire Ahmed Wahbi : De jeunes pousses s'initient à la comédie



Avec un public composé majoritairement de proches, c'était un peu l'auberge espagnole, mais les représentations valaient le détour, car les contenus ont permis, en quelque sorte, de situer les préoccupations de la nouvelle génération.En effet, les textes et les intrigues sont imaginés par les élèves eux-mêmes. «Ces spectacles sont en quelque sorte des soutenances de fin de cursus et un diplôme symbolique leur est délivré à la fin de chaque représentation», explique Mohamed Mihoubi, évoquant nombre de comédiens aujourd'hui célèbres qui, d'une façon ou d'une autre, et selon les époques, sont passés par cette «école de théâtre amateur», une véritable pépinière, anciennement Théâtre des travailleurs d'Oran (TTO), devenu, plus tard, dans le souci de garder le même sigle, Théâtre technologique d'Oran. Il évoque, à titre illustratif, le célèbre Mustapha (Bila Houdoud), qui a fréquenté ces lieux à ses débuts. Justement, comme par hasard, une des élèves ayant performé est la nièce de ce comédien.
La jeune fille a imaginé une scène où les rôles sont désormais inversés car, dans son histoire, c'est une jeune fille accompagnée de sa mère, qui va demander la main d'un garçon.
Une approche inédite qui déclenche d'emblée les rires, même si le contenu de la rencontre entre les deux familles reste paradoxalement le même que ce que le public a grosso modo l'habitude de voir sur scène. Cette thématique liée au mariage est apparemment une constante de l'humour local et plusieurs de ces jeunes comédiens s'y essayent encore aujourd'hui. La différence réside juste dans la forme plus ou moins moderne montrée aujourd'hui et qui s'oppose à l'image traditionnelle mise en avant auparavant.
Certains ont néanmoins privilégié des approches pédagogiques, à l'instar de celui qui s'est investi dans la lutte contre le tabac. Privilégiant le registre dramatique, tel autre a préféré s'intéresser à la Palestine. Aux commandes à la régie technique (son et lumière) et même à la gestion des flux incessants des spectateurs retardataires, celui qu'on nomme affectueusement «oustad (professeur) Mihoubi» ne se gêne pas pour interrompre les comédiens.
Ces irruptions inattendues et potentiellement déroutantes poussent ces derniers à ne pas se laisser impressionner, mais surtout à user de leur imagination instinctive pour improviser en fonction de la situation. Tous ne sont pas au même niveau dans l'interprétation, mais ils s'en sortent globalement plutôt bien. «Attention! Ce que nous faisons ici n'est pas à proprement parler du théâtre, qui est une pratique plus complexe, mais sachez que dans la carrière d'un acteur, les capacités narratives et la qualité de la déclamation sont essentielles», prévient l'animateur de l'association. Une manière de dire que le chemin est encore long.


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