La crise sanitaire provoquée par la propagation du coronavirus n'est pas sans conséquences sur l'activité économique dans la wilaya de Tizi Ouzou où pratiquement toutes les entreprises sont à l'arrêt en raison du confinement de la population depuis plusieurs semaines.Ainsi, outre l'Eniem totalement bloquée, d'autres sociétés fonctionnent seulement avec un service minimum et un effectif très réduit afin de permettre aux employés de rentrer chez-eux avant le début du couvre-feu qui commence à partir de 15h. Les établissements administratifs et institutions financières comme les banques ne sont ouverts que quatre heures par jour. A l'exception du commerce des produits alimentaires, même le privé est touché par cette mise en arrêt de l'activité.
Les petite et moyenne entreprises (PME), le secteur du bâtiment, celui du transport et de l'industrie ne fonctionnent pas en raison des mesures de confinement décrété par le gouvernement. «J'ai libéré tous mes employés pour éviter tout risque de contamination au Covid-19», nous déclare Hakim, propriétaire d'une entreprise de fabrication de rideaux électriques. «Je ne sais pas comment on peut récupérer toutes ces pertes alors qu'on doit rembourser nos dettes auprès des banques et assurer les salaires des employés qui sont tous des pères de famille. Rien n'est expliqué par les autorités dans ce sens.
C'est le flou total au sujet de ces entreprises privées qui ferment durant la période de confinement. On est vraiment dans l'expectative», nous dira ce jeune qui a lancé sa fabrique dans le cadre d'un crédit Ansej qu'il continue, dit-il, à rembourser. Oui, effectivement, rien n'est encore clair sur l'éventuelle indemnisation de l'Etat comme prévu dans la loi en cas de situation particulière.
Beaucoup de personnes justement s'interrogent sur les conséquences de la crise sanitaire du coronavirus qui a paralysé pratiquement toute l'activité économique de la région. «Je travaille chez un investisseurs privé et là, je suis en confinement. Je ne sais pas si j'aurais droit à un salaire à la fin du mois. Rien n'est prévu dans ce sens.
On a peur de se retrouver sans paye alors que les besoins sont importants. Je suis vraiment dans l'inquiétude», nous a ajouté un père de famille, employé dans une société privée à Tizi Ouzou. Les appréhensions des citoyens sont multiples d'autant plus que l'Etat n'a rien, du moins pour le moment, prévu pour les employés du secteur privé et les travailleurs journaliers.
Selon Arezki Chenane, docteur en économie et enseignant-chercheur à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, le gouvernement doit penser aussi à l'après confinement. «Il faut penser directement à la relance de l'outil de production, surtout pour le secteur privé.
Il faut des mesures d'aide aux entreprises, et ce, à travers des comptes d'affectation spéciale dans le volet social et économique afin d'aider le secteur privé à payer surtout les salaires», nous a souligné Dr Chenane qui estime que la wilaya de Tizi Ouzou nécessite un plan Orsec surtout lorsqu'on sait, a-t-il expliqué, que le coefficient de développement est faible dans cette région. «Un rattrapage urgent est nécessaire pour sauver le tissu économique», a-t-il préconisé.
Le même universitaire ajoute que l'Etat n'a pas développé un plan stratégique de gestion du confinement provoqué par la propagation de la pandémie du coronavirus. D'ailleurs, nous a-t-il fait remarquer, si la période de confinement durera jusqu'à fin avril, on risque de s'acheminer vers la rupture totale de la chaîne d'approvisionnement.
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Posté Le : 13/04/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hafid Azzouzi
Source : www.elwatan.com