Algérie

Conséquences d'une position



La crise entre l'Algérie et l'Espagne n'est pas près de connaître son épilogue ' Bientôt une année depuis le changement du tout au tout dans les relations entre Alger et Madrid, et la situation ne semble guère évoluer vers une quelconque détente. Les ponts diplomatiques sont coupés avec le gouvernement dirigé par Pedro Sanchez suite au revirement de position sur la question du Sahara occidentale, en mars 2022, une position brutalement réorientée vers un soutien au plan d'autonomie présenté par le Maroc, abandonnant une neutralité qui durait depuis le retrait de l'Espagne, en 1975, des territoires occupés du Sahara occidental. L'Espagne n'a cessé de clamer que sa décision est souveraine, et qu'il ne faut pas s'ingérer dans ses affaires intérieures, mais l'Algérie et le Front Polisario considèrent ce revirement de position comme une trahison impardonnable. Chacun peut exprimer la position qui lui sied à propos de ce dossier mais pas l'Espagne, qui reste la puissance administrante de ces territoires jusqu'à l'aboutissement des efforts de l'ONU, et se doit de garder sa neutralité, rétorquent les autorités algériennes. Dans le fond, comme on peut le constater, la crise est politique entre les deux pays, mais le gouvernement Espagnol, qui ne s'est pas arrêté au seul fait d'exprimer sa position sur ce dossier, en s'engageant sur la voie du lobbying pour convaincre d'autres pays à suivre son exemple, a davantage envenimé les relations bilatérales. Cela conduira, en juin 2022, soit trois mois après le rappel pour consultation de l'ambassadeur d'Algérie à Madrid, à la suspension par l'Algérie du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d'Espagne. La tension est montée d'un cran à cause du comportement des autorités espagnoles, qui se sont « engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu'elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morales et politiques de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d'Espagne jusqu'à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies», a précisé dans ce sillage une déclaration de la présidence. C'est à partir de ce moment-là que les retombées économiques de la crise politique ont commencé à se faire durement ressentir en Espagne.L'Espagne se plaint, à chaque occasion, auprès de Bruxelles en arguant le non-respect par l'Algérie de l'accord d'association avec l'Union européenne. Alors que les déboires économiques de l'Espagne sont peut être liés à la perte par ce pays de certains avantages suite à la suspension du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, et ne sont pas dues au non-respect des termes de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. En tout cas, dans le sillage des protestations de l'Algérie contre le parti pris de l'Union sur cette question, Bruxelles va procéder à une évaluation de la situation pour voir s'il y a réellement non-respect de cet accord, tout en soulignant que l'Algérie est un partenaire important pour l'UE.


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