Bien qu'il soit
nouveau sur le marché, sa pénurie a créé panique et frustration chez les
citoyens. Il s'agit des couches pour adultes introuvables depuis plusieurs mois
sur le marché, au grand malheur des malades qui se sont habitués à ce produit
d'hygiène corporelle très confortable.
Devenu indispensable, voire de première
nécessité dans certains cas, ce produit fait polémique ces derniers jours. On a
beau chercher au niveau des pharmacies ou des magasins de produits cosmétiques,
ces couches ne se vendent plus dans le commerce. La tension a aussi atteint les
couches bébé mais elle demeure invisible du fait que la production locale
couvre actuellement la demande. Mais jusqu'à quand ?
Les causes de cette crise sont liées aux
nouvelles mesures imposées aux importateurs dans le cadre de la loi de finances
complémentaire de 2009 et l'autorisation d'importation exigée depuis le mois
d'octobre pour certains produits d'hygiène corporelle.
Des conteneurs sont bloqués au port, comme
nous l'a signalé un importateur basé à Oran, et des lots de ce produit
attendent chez les fournisseurs, selon d'autres importateurs. Comme les couches
adulte ne sont, jusqu'à présent, pas fabriquées localement, comme c'est le cas
pour les couches bébé, impossible de s'en procurer ailleurs.
Cette situation a causé des désagréments et
pour les opérateurs économiques spécialisés dans l'importation des produits
d'hygiène corporelle et pour les usagers qui ont des proches ou parents alités
et nécessitant l'usage de ce type de couche. Certains citoyens en détresse
n'ont pas hésité à former le numéro de téléphone mentionné sur l'emballage pour
demander des explications sur cette pénurie. D'autres, qui par chance ont pu
s'en débrouiller quelques-unes chez des commerçants, ont dû payer 70 dinars la
pièce. Mais avec toute la gymnastique faite pour avoir le produit, le stock est
vite épuisé et il fallait de nouveau courir les magasins dans l'espoir d'être
servis.
Selon les importateurs d'Oran activant dans
ce créneau, ce problème est national et a ouvert les portes à un grand business
des couches au niveau des frontières. Ils déclinent cependant toute
responsabilité quant à cette pénurie, arguant que les lenteurs accusées dans le
déblocage des lettres de crédit et dans la délivrance des autorisations
d'importation sont à l'origine de cette situation.
Les explications données par trois opérateurs
économiques convergent toutes vers ces arguments. Un de ces importateurs nous a
précisé que son conteneur est bloqué depuis le mois de février au port d'Oran
pour la simple raison, dira-t-il, « qu'à la dernière minute et après avoir
entamé toute la procédure d'importation, il nous a été demandé de ramener
l'autorisation d'importation. Chose qui a été faite après le parcours du
combattant, puisque cette autorisation n'est plus délivrée au niveau local mais
par le ministère du Commerce. Ce problème une fois réglé, un autre a surgi,
celui de la société qui a fourni le produit. Puisque la marchandise a été
fournie par deux fournisseurs, il fallait donc une autre autorisation».
Notre interlocuteur souligne que «nous avons
sollicité la direction du commerce pour ce problème, mais en vain. Nous sommes
obligés maintenant de réexporter les deux conteneurs vers l'Italie». Pour un
autre importateur, « la lettre de crédit cause aussi problème car elle ne
couvre que les fournisseurs et l'importateur n'a aucune garantie pour son
argent ni pour sa marchandise.
Il arrive que cette lettre arrive au
fournisseur avant la finalisation de la procédure d'importation et, de ce fait,
l'opérateur peut recevoir n'importe quoi dans les conteneurs. Aucun contrôle
n'est assuré après la réception de cette lettre par le fournisseur». Pour avoir
des explications sur cette situation, nous avons contacté la direction
régionale du commerce. Du côté de cette dernière, « effectivement, il y avait
un problème d'autorisation d'importation qui doit être délivrée à partir
d'Alger pour les produits cosmétiques et les produits toxiques, mais il a été
réglé et la situation a été débloquée. Le transfert de ce document se fait tous
les 15 jours». Cependant, pour les importateurs, le problème demeure entier et
la pénurie risque de durer plus longtemps.
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Posté Le : 11/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com