Algérie

Conséquence de la grève d'une entreprise privée chargée de la collecte: Des cités submergées par les ordures à Yaghmoracène


Conséquence d'une grève de plus de trois jours d'une entreprise privée chargée de la collecte, les cités 350 logements sociaux et 870 logements CNEP ont été submergées par les ordures ménagères. Selon des sources proches de la commune, l'entreprise chargée de la collecte au niveau de ce secteur n'a pas été payée pendant plusieurs mois.Durant plus de trois jours l'accumulation des ordures a fini par déborder créant une grande décharge à ciel ouvert à l'entrée de la cité des 350 logements.
Les habitants de la cité ont à maintes reprises interpellé les responsables concernés pour transférer ce point de rejet vers un autre endroit car le site s'est transformé au fil des ans en décharge sauvage.
Le laisser-faire aidant, ce point noir s'est étendu en surface et en volume, devenant le réceptacle tout prêt de rebuts de toutes sortes : ordures ménagères, déchets inertes, déchets d'activités diverses y compris de nature plus ou moins toxique tels les pneus et les batteries. Les quelques voix de dénonciation n'ont pas trouvé une oreille attentive du côté des autorités municipales. Aux grands maux, les petits remèdes. Et c'est parce qu'ils ne voient rien venir de leurs responsables locaux pour prendre en charge un petit problème qui relève des missions régaliennes de la commune, voire de ses raisons d'être, que les habitants de ces cités en appellent au wali. En effet, ils sollicitent expressément l'intervention du chef de l'exécutif de wilaya pour mettre un terme à cette situation qui empoisonne leur vie. Au sens propre du mot.
Le peu de bacs à ordures additionné à l'incivisme des habitants et le peu de rotation des camions de collecte a encouragé les gens à transformer cet espace en «vide-ordures». «Ils viennent de tous bords, d'ici et d'ailleurs, des autochtones comme des intrus ou de simples passagers, qui pour jeter ses sacs-poubelles, qui pour vider des fourgons ou camions d'excédents de matériaux de construction ou autres déchets d'activité industrielle, agricole ou commerciale. Le rejet se fait de jour comme de nuit, de façon anarchique.
C'est devenu, fort malheureusement, une déchetterie sauvage», s'insurge un résident de ce quartier. Le pire c'est qu'une grande décharge se situe pile à l'entrée de la cité des 350 logements. Pour parer à cette situation, les habitants viennent de lancer un appel pressant au wali d'Oran à travers de nombreuses vidéos postées sur le Net. Outre les décharges à ciel ouvert, les habitants de la cité des 870 logements CNEP de Yaghmoracène sont revenus à la charge en interpellant le chef de l'exécutif pour intervenir et inciter les services concernés pour l'achèvement des travaux du projet d'amélioration de leur cadre de vie, qu'ils jugent inachevé. Après avoir frappé à toutes les portes et sollicité à maintes reprises les responsables concernés, les habitants ont décidé d'opter pour une pétition signée par l'ensemble des résidents et transmise au wali. Selon les représentants des habitants, dans cette correspondance adressée par les habitants au wali et dont nous détenons une copie, ils invitent le wali à se déplacer sur site pour constater la dégradation du cadre de vie des habitants de cette cité. Selon nos interlocuteurs, une enveloppe budgétaire a été débloquée dans le cadre de l'aménagement urbain et n'a touché qu'une partie de la cité, à savoir les logements sociaux, alors que la cité dite CNEP n'a pas bénéficié de travaux.