Algérie

Conséquence d'une mauvaise technique de stockage: De la pomme de terre déstockée de mauvaise qualité sur les étals



Avec une disponibilité alimentaire en pomme de terre de 111,5 kg par habitant annuellement, contre une consommation mondiale moyenne de 31 kg/habitant/an, l'Algérie est classée parmi les plus gros pays consommateurs de pomme de terre à l'échelle mondiale.La demande nationale en pomme de terre est assurée à 100% par la production nationale. Même en cette période de soudure (octobre novembre), une importante quantité de pomme de terre a été mise sur le marché pour répondre à la demande. Il s'agit de la pomme de terre stockée dans les chambres froides dans le cadre Système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC). Nul ne peut nier qu'une grande quantité a été mise sur le marché et que même les prix pratiqués 40 voire 50 dinars le kilo sont restés stables.
Toutefois ces dernières semaines nombreuses sont les ménagères qui se plaignent de la qualité de ce tubercule. Une situation qui a poussé beaucoup d'entre elles de s'en passer de ce produit qui depuis longtemps s'est imposé comme ingrédient incontournable de la cuisine algérienne. «Nous étions habitués à une cuisine correcte où l'art d'accommoder la pomme de terre avec moult spécialités permettait à chacun de trouver son bonheur. Mais ces derniers temps ce tubercule est de mauvaise qualité. Une couleur verdâtre, odeur bizarre et dans certains cas la pomme de terre est carrément germée», dira une ménagère.
Consommée fraîche, surtout à travers la célèbre frite de par la simplicité de sa préparation, ou accommodée à d'autre plat, la pomme de terre ne fait plus l'unanimité des consommateurs. «Ces derniers sont contrariés par sa mauvaise qualité due au manque de maîtrise des technique de sa préservation dans les chambre froides», laisse entendre M. Hariz, président de la Fédération algérienne des consommateurs. Notre interlocuteur fait savoir que «une importante quantité de pomme de terre conservée dans des chambres froides a été déstockée pour répondre à la demande en cette période de soudure en attendant la commercialisation des pommes de terre primeur puis saisonnière. Toutefois le manque de maîtrise des techniques de stockage et de conservation de ce produit notamment la variété «spunta» au niveau des chambres froides, et en particulier le contrôle de l'hygrométrie de l'air (l'humidité) en fonction de la température, a donné de mauvais résultats et ce féculant devient impropre à la consommation. Une situation qui a engendré d'énormes pertes. Une réorganisation d'amont en aval de cette filière s'impose plus que jamais. Une traçabilité du produit impliquant les ministères de l'Agriculture et du Commerce est aussi nécessaire pour faire face à ce genre de situation», a jouté M. Hariz.
Pomme de terre de gros calibre et surdosage en engrais
Selon les agronomes, la culture de la pomme de terre d'arrière-saison revêt de nos jours un intérêt majeur car elle couvre la période de soudure. Elle permet à cet effet d'approvisionner le marché local en pomme de terre évitant ainsi les situations de rareté induisant fréquemment la flambée des prix de ce produit à large consommation. Néanmoins, certaines contraintes d'ordre phytosanitaire surgissent au cours de la mise en culture notamment les problèmes liés aux maladies cryptogamiques. Dans ce contexte et pour la réussite de la culture de pomme de terre d'arrière-saison, les agriculteurs doivent veiller au respect de certaines mesures. Mais certains agriculteurs ont recours au surdosage en engrais et autres produits chimiques pour préserver leur culture. A ce titre, le président de la Fédération algérienne des consommateurs a appelé à l'impératif d'intensifier le contrôle des fruits et légumes pour s'assurer qu'ils ne contiennent pas de taux importants en résidus chimiques dus au surdosage des surplus d'engrais et des pesticides dont les retombées sont néfastes pour la santé du consommateur.
«Le surdosage en engrais a donné lieu à la production de pomme de terre de gros calibre. Ce n'est pas normal qu'une pomme de terre pèse 250 voire 300 grammes. Ces grosses pommes de terre on les trouve très fréquemment ces derniers temps. Ce surdosage est très nocif pour la santé», a précisé M. Hariz. Ce dernier a mis l'accent sur la nécessité d'utiliser rationnellement les produits chimiques en raison de leurs risques sur la santé du consommateur, soulignant l'importance d'intensifier les campagnes de sensibilisation et d'accompagnement en faveur des agriculteurs sur les dangers d'utilisation abusive de ces produits et des pesticides agricoles par rapport à la santé publique.


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