Le sommet de Saint-Pétersbourg a permis, sur fond de crise syrienne, de faire avancer plusieurs dossiers économiques. Les pays du G20 ont multiplié les engagements en matière de lutte contre l'évasion fiscale et de coopération dans le domaine de la politique monétaire.Faute d'accord sur la Syrie, les pays du G20, réunis le week-end dernier à Saint-Pétersbourg (Moscou), ont manifesté un élan de coopération en multipliant les engagements en matière de lutte contre l'évasion fiscale et dans le domaine de la politique monétaire.
Sur l'évasion fiscale, les vingt premières puissances économiques mondiales s'engagent à commencer «fin 2015» à échanger de manière automatique les données fiscales, conformément aux règles établies par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), d'après le communiqué final paru vendredi.
Le G20 a consacré comme «nouvelle norme internationale» l'échange automatique de données, qui prévoit que les banques livrent des informations sur les avoirs étrangers placés chez elles. Les pays membres ont assuré qu'ils allaient s'attaquer à l'optimisation fiscale, des pratiques via lesquelles les grandes entreprises fuient l'impôt en domiciliant profitant des actifs dans des paradis fiscaux. Ils «promettent de prendre les mesures individuelles et collectives nécessaires tout en tenant compte du respect de la souveraineté», en s'inspirant d'un programme en 15 points élaboré par l'OCDE. Profondément affectés par la fraude fiscale, les pays les plus pauvres devraient aussi «bénéficier d'échanges d'informations fiscales plus étendus».
Le G20 entend aider ces pays à développer leurs administrations, en soutenant une autre initiative de l'OCDE : l'envoi d'«inspecteurs du fisc sans frontières». A propos de la régulation du secteur bancaire, les partenaires présents au G20 ont rappelé que les règles comptables dites de «Bâle III» ' qui forcent les banques à adopter des règles de solvabilité plus strictes ' devaient «impérativement être appliquées». Ils promettent aussi de procéder aux «réformes nécessaires» pour mettre fin au phénomène dit du «too big to fail» afin d'éviter un remake de la crise des subprimes. En d'autres termes : éviter que de grandes banques puissent prendre en otage les pouvoirs publics au motif qu'une faillite aurait des conséquences trop graves. Pour ce faire, les autorités nationales de supervision du secteur bancaire doivent avoir «des mandats forts, des ressources adéquates et une indépendance d'action». Les grandes puissances mondiales encouragent également «toute action pour augmenter la transparence et la concurrence» dans le secteur des agences de notation, dont le rôle dans les récentes crises financières a été critiqué, et veut promouvoir de «saines pratiques de compensation», c'est-à-dire l'établissement de mécanismes de tampon pour éviter l'effet boule de neige en cas de difficultés d'une banque.
Qualifiant la reprise au niveau mondial de «trop faible», et mentionnant «la croissance ralentie des pays émergents», les banques centrales du G20 se sont engagées, comme l'avaient demandé jeudi les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), «sur le fait que les changements futurs de politiques monétaires continueront d'être calibrés avec prudence et clairement communiqués». Les anticipations des marchés sur le ralentissement du soutien de la Réserve fédérale (FED) à l'économie ont provoqué des retraits de capitaux qui font plonger leurs devises.
Les pays émergents ont promis, à travers le communiqué, de prendre «des actions pour améliorer leurs fondamentaux, améliorer leur résistance aux chocs extérieurs et renforcer les systèmes financiers». Enfin, les pays du G20 ont mis en place un «plan d'action» pour la croissance, comportant divers volets dont la promesse de présenter chacun un projet pour l'emploi au prochain G20 en Australie, et se sont engagés à ne prendre pendant deux ans aucune mesure protectionniste.
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Posté Le : 08/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H L
Source : www.elwatan.com