La communauté internationale, après maintes tergiversations, a enfin trouvé la bonne solution à la crise «grave» qui secoue notre voisin du Sud-ouest. La solution ne peut être trouvée sans une discussion ouverte et franche entre toutes les parties impliquées dans la partition-scission du Nord-Mali et qu'un gouvernement d'union nationale et représentatif de toutes les tendances politiques et régionales soit installé. Ce réveil de la communauté internationale survient après bien de pertes en vies humaines et d'atteintes au patrimoine universel. Le mal qui a été fait au Mali, et particulièrement à son Nord, démontre la légèreté avec laquelle certains pensent pouvoir changer le monde. Les révolutions ne s'improvisent pas. Elles sont réfléchies par des idéologues, mises en place par des stratèges, et gagnées par les politiques les plus aguerris. Au Mali, les politiques ont joué avec le feu et c'est son Nord qui brûle, hélas. Ceux qui pensaient gagner en autonomie, ont perdu une large partie de leur liberté et même de leur mode de vie ancestral. Le Mnla, conscient d'avoir pris des risques inconsidérés, revient enfin à la table des négociations en abandonnant sa volonté d'indépendance pour l'Azawad. La realpolitik reprend enfin le dessus tant au niveau de la communauté internationale que dans de larges franges de la population malienne. Il reste maintenant à d'autres parties de revoir à la baisse leurs ambitions de pouvoir faute de quoi, elles perdront le pouvoir et leurs ambitions. Les amis du «général-démocrate» ATT ou ceux de l'ex-chef de la junte, le capitaine Sanogo, doivent comprendre que la guerre pour le leadership sur une armée déstructurée et sans moyen n'a aucun sens pour l'avenir immédiat du Mali. Le monde a changé, l'Afrique se transforme et le Mali aussi. Aucun régime ne peut se maintenir au pouvoir par la force et aucun régime ne peut se transformer par la terreur. Les forces politiques et militaires maliennes doivent prendre conscience, et très rapidement, du nécessaire dialogue national sans exclusive. Le chemin pour une réconciliation malienne est certes difficile au regard des situations politique, économique et sociale du pays. Les responsables politiques devront trouver les ressources nécessaires pour y arriver. Le soutien des pays du champ et de la Cédéao étant acquis, le travail des Maliens sera plus aisé. Un travail sur soi, un travail pour comprendre l'autre et l'accepter. Le nord du Mali est une partie de cette Nation, il a le droit au même niveau de développement et ses habitants doivent se sentir d'abord Malien puis Touareg. C'est à ce travail que doit s'atteler le gouvernement d'union nationale. Il s'agira de son premier défi. Un défi qui déterminera l'avenir du Mali et de la région. Une mise en 'uvre d'un consensus trouvé au niveau de la communauté internationale et que les Maliens doivent prendre en compte.
A. E.
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Posté Le : 15/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Echikr
Source : www.latribune-online.com