Algérie

Consensus entre Alger et Madrid



La deuxième visite à Alger en moins de deux mois du ministre espagnol de l’Industrie, Miguel Sébastien – la première a eu lieu le 7 septembre dernier – a semble-t-il contribué à assainir l’atmosphère dans les relations entre les deux pays dans le domaine de l’énergie.
La décision de la Cour d’arbitrage de Paris, qui a donné raison à la Sonatrach sur la question du prix du gaz dans le conflit qui l’opposait à la société espagnole Gas Natural, a mis fin, en principe, au climat de tension qui prévalait.
Gas Natural, qui avait refusé l’application de certaines dispositions des contrats de vente de gaz après la hausse structurelle de prix du pétrole (le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole) avait réussi à impliquer les autorités espagnoles en politisant ce conflit d’ordre commercial. La décision de la Cour d’arbitrage de Paris a fini par faire admettre aux autorités espagnoles la réalité de la relation commerciale.
Le litige portait sur la flexibilité des prix.
Toutefois, devant les difficultés économiques de l’Espagne, Gas Natural a fait courir le bruit d’une nouvelle hausse du prix du gaz de 30% par Sonatrach et le gouvernement espagnol anticipe cette nouvelle hausse en engageant un dialogue avec les autorités algériennes.
C’est surtout cela qui explique que le ministre espagnol de l’Industrie soit revenu pour une journée à Alger, en cette mi-octobre, après sa visite de début septembre. Cette donne d’une nouvelle hausse n’est pas à exclure puisque le premier conflit portait sur un niveau des prix qui est dépassé.
Entre 2005 et 2008, les prix du pétrole ont doublé.
Mais sur un autre plan, le coût des services dans l’industrie gazière a flambé.
Selon des estimations faites du côté algérien, l’augmentation que Sonatrach avait demandée était de 20% étalée sur deux ans et les effets sur les clients espagnols étaient de l’ordre de 6%.
A Sonatrach, aucune information n’a filtré sur une nouvelle augmentation, mais l’indexation du prix du gaz sur celui du pétrole peut rendre possible une nouvelle augmentation selon les calculs que l’on peut faire en étudiant la moyenne des prix du pétrole et leur évolution.
Du côté espagnol, l’agence EFE a répercuté quelques données sur le contenu de la rencontre. Ainsi, selon EFE, le ministre espagnol de l’industrie a déclaré, après sa rencontre avec Youcef Yousfi, que les discussions ont abouti à des «conclusions très positives» surtout pour les questions du prix du gaz et du conflit entre Sonatrach et Gas Natural.
Selon Miguel Sébastien, les deux parties ont discuté de l’objectif pour les deux sociétés de trouver un accord et des progrès auraient été faits dans les négociations pour conclure cet accord.
La volonté du gouvernement algérien de rester l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Espagne à l’avenir a été relevée du côté espagnol, et Miguel Sébastien a souligné «l’importance d’un accord avec Sonatrach» pour «assurer des prix raisonnables».
Les deux sociétés doivent discuter de l’application de la sentence de la Cour d’arbitrage de Paris étant donné que le recours fait par Gas Natural ne vise qu’à retarder l’application de l’augmentation des prix et le versement d’un reliquat  d’environ 1,97 milliard de dollars, selon les estimations de Gas Natural. Malgré le conflit, Sonatrach avait poursuivi les livraisons de gaz naturel le plus normalement du monde.
En plus de ce reliquat, les deux sociétés doivent aussi discuter des prix du gaz qui sera livré à l’avenir.
Plus explicite, le ministre espagnol a confié : «Nous espérons parvenir à un accord sur le prix du gaz parce qu’il est important pour l’économie espagnole et les relations bilatérales.»
A propos de Medgaz, un membre de la délégation espagnole a déclaré à un media de son pays que le lancement commercial commencera «quand cela arrangera les deux parties».
A propos des prix, la même source a parlé de «prix raisonnables en ligne avec ceux fixés par le marché».
Selon une source algérienne, le démarrage commercial de Medgaz se fera lorsque la demande de gaz naturel en Espagne reprendra.       
 


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