Algérie

CONSEIL NATIONAL DU RND



Ahmed Ouyahia s'est finalement sorti à moindre frais de la session ordinaire du conseil national de son parti, le Rassemblement national démocratique. La dissidence, annoncée pourtant d'ampleur au lendemain des élections du 10 mai dernier, ne se sera signalée que lors de la cérémonie d'ouverture des travaux de la session, tenue jeudi et vendredi derniers à la Mutuelle générale des travailleurs des matériaux de construction, à Zéralda.
Kamel Amarni - Alger ( Le Soir) - «La dissidence ' Un non-événement », nous dira, hier vendredi, juste avant la cérémonie de clôture, un membre de la direction du parti. «Ils étaient à peine quatre personnes », assure notre interlocuteur. En tout cas, pas suffisamment pour renverser la tendance et déstabiliser un Premier ministre en exercice. Il y avait pourtant de la tension jeudi matin lorsque, pour la première fois depuis 2002 et la première grosse secousse que vivra Ouyahia depuis qu'il est à la tête du RND, des «points d'ordre » fusaient de la salle, dès qu'il déclina l'ordre du jour qu'il proposait pour la session. D'abord, un proche du SG, Belkacem Mellah, qui proposera l'inclusion, dans cet ordre du jour, d'un point relatif au renouvellement de la composante du bureau national. Puis, deux contestataires, successivement Belgacem Benhassir de Batna et Nouria Hafsi de l'UNFA. L'un comme l'autre exigent que soit lu, dès l'ouverture, le communiqué au vitriol, rédigé par les contestataires et exigeants rien moins que le départ de Ouyahia de son bureau ainsi que la tenue d'un congrès extraordinaire avant les élections locales. Mais pour ces trois «points d'ordre», Ouyahia oppose la loi impitoyable du nombre. «J'ai proposé un ordre du jour, et c'est à la plénière de l'approuver ou pas.» Ce qui se fera d'ailleurs de suite, à l'unanimité des présents moins quatre voix. Ouyahia pouvait dès lors mener les travaux à sa guise. A ses opposants, il propose de venir s'exprimer lors des débats, lorsque le point concernant la situation organique sera abordé. N'empêche, et à l'extérieur de la salle, ce sera une autre histoire. Deux groupes de militants, l'un favorable au SG et l'autre hostile, sont face à face. Le ton ne tardera pas à monter et une rixe éclate entre les deux camps. Mais les choses se tasseront par la suite. Il faut dire que Ouyahia avait la majorité acquise avec notamment les poids lourd du parti tels le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, ainsi que l'ensemble des ministres actuels du parti, à l'exception du ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghoulamallah qui était en déplacement à l'étranger. En revanche, l'on notera l'absence énigmatique des anciens ministres du parti, comme Ahmed Attaf, Yahia Guidoum, Abdelkrim Harchaoui, Lahcen Moussaoui et l'ancien secrétaire général de la présidence sous Liamine Zeroual, Ammar Zegrar. Dans les coulisses du parti, l'on soupçonne en la chose une démarche concertée. «Cela ne pouvait pas être un pur hasard», nous dira un membre de la direction nationale sans pour autant fournir une explication. Estce là l'expression d'un mécontentement passager ou les prémices d'une autre fronde qui se prépare ' Il y va de soi que les tout prochains jours verront beaucoup de choses se passer au sein du parti de Ouyahia. En décidant de ne satisfaire aucune des doléances formulées par les contestataires, pas même le moindre changement dans la composante du bureau national, Ouyahia aura certainement entamé, là, une deuxième phase dans sa contre-offensive. Et dans de telles circonstances, l'homme se montre toujours sans état d'âme ! C'était d'ailleurs ainsi en juin 2002 : aucun de ses contestataires de l'époque n'a survécu à la purge…




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)