Algérie

Conseil national du FLN : Belkhadem choisit de censurer Bouhara



Conseil national du FLN : Belkhadem choisit de censurer Bouhara
Seules les recommandations approuvées par la majorité des membres de la direction du parti seront retenues dans les rapports finaux des différentes commissions de préparation du 9e congrès, a déclaré le secrétaire général du l'ex-parti unique, Abdelaziz Belkhadem. S'exprimant sur le contenu du rapport de la commission « FLN et le message de Novembre » présidée le sénateur Abderrezak Bouhara, M. Belkhadem a précisé que « tout ce qui est jugement de valeur sera éliminé du rapport final ». « Nous remettrons à la base militante seulement les recommandations qui ont obtenu l'approbation de la majorité des membres de la direction du parti », a-t-il ajouté, hier, lors de la conférence de presse qu'il a animée à la fin des travaux du conseil national du parti. Ce qui veut dire que le texte préparé par la commission Bouhara sera « sabré ». Il faut rappeler que ledit rapport n'a pas été tendre avec le parti. « Un parti en déclin, condamné à la disparition s'il ne procède pas à une refondation », avaient jugé ses rédacteurs. « Une analyse critique qui serait d'une grande utilité pour les militants, mais ils seront privés d'un document de réflexion fondamental », a commenté un membre de la commission.« Il ne s'agit pas de censure », a rétorqué M. Belkhadem, en minimisant le poids de Abderrezak Bouhara au sein du parti. « Ceux qui apparaissent dans les médias comme des poids lourds ne le sont pas forcément au sein du parti », a-t-il tranché. Le SG du FLN a tout de même admis que la direction du parti ne partage pas l'essentiel du fameux rapport au contenu très controversé. Il faut dire également que si la direction du FLN ne s'attendait pas à des rapports qui « dérangent », celui de A. Bouhara est tombé comme un cheveu dans la « soupe FLN ». Vite repéré, vite éliminé ! Par ailleurs, A. Belkhadem est revenu sur l'implication du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans la gestion des affaires du FLN. Il a clarifié ses prérogatives : il est n'est pas président d'honneur. « Bouteflika est président du FLN, il peut présider le conseil national du parti. Je lui ai remis, moi-même, tous les rapports des commissions », a précisé M. Belkhadem.Les prochains statuts reconduisent, semble-t-il, Bouteflika dans ses fonctions « Flnistes ». Sera-t-il candidat du parti à la prochaine présidentielle ' « Pour peu que Dieu lui prête longue vie », a souhaité M. Belkhadem. En somme, les instances du FLN, qui étaient en conclave depuis le début de la semaine, se sont séparées, hier, « sans sortir avec de grandes résolutions pouvant permettre au parti de reconquérir les masses populaires », a commenté un cadre de ce parti. On prend les mêmes et on recommence, sur un air de « tout va bien et Dieu merci ». Les quelques tentatives de lancer un débat de fond se sont brisées sur les rivages de la plage de Zéralda.Ce qui a laissé dire à un autre cadre du FLN : « C'est une pièce de théâtre. On donne l'impression d'une activité politique, mais ce n'est guère le cas. Je constate avec regret l'absence d'un débat de qualité, d'analyse profonde et de prospective. Cette rencontre offre juste la possibilité de converser. La raison est que tous les espaces du libre débat sont verrouillés, au sommet du pouvoir comme au sein de la société. La classe politique est complètement absente. La société civile est appelée à se battre afin de se réapproprier les espaces de liberté. » Le FLN peut-t-il faire sienne cette bataille ' Pas si sûr, lorsqu'on sait qu'il est pour beaucoup dans ce verrouillage.« Le PT parti vieillissant et le RND né avec des cheveux blancs »Abdelaziz Belkhadem semble très remonté contre son « ami » de l'Alliance présidentielle, le RND en l'occurrence. Hier, lors de sa conférence de presse, le secrétaire général du FLN a usé des formules peu convenables à l'égard du parti du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en raison de son alliance, qualifiée par certains comme « contre nature », avec le Parti des travailleurs de Louiza Hanoune, à la faveur du renouvellement partiel du Conseil de la nation. Cette alliance a fait dire à M. Belkhadem : « Il s'agit d'un parti qui a vieilli avant de se mettre debout sur ses jambes (PT, ndlr) et d'un autre parti qui est né avec des cheveux blancs (RND, ndlr) ». Il a renchéri : « Je ne commente pas les choix des partis, mais parfois, des situations nous amènent à le faire. Nous sommes dans une alliance et nous sommes en droit de nous poser des questions. » « Mais toutes ces questions, nous les poserons dans un autre cadre », a expliqué le SG du FLN. Certainement lors de la réunion entre les trois chefs des partis de l'Alliance présidentielle ' RND, FLN, MSP ' prévue pour le début de la semaine prochaine.


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