Algérie

Conseil interministériel demain pour trouver une sortie de crise


C'est demain qu'aura lieu un Conseil interministériel consacré exclusivement au problème du port d'Alger. L'interdiction de l'accès à la rade aux navires de marchandise non conteneurisée devant entrer en vigueur le 1er octobre prochain continue de susciter l'inquiétude des usagers portuaires, notamment celle de l'Association des agents consignataires maritimes. Dans une déclaration à El Watan, le président de l'Association des agents maritimes (non agréée), Bendjellit Zouaoui, a exprimé sa « profonde préoccupation » tout en affirmant « respecter » les décisions du ministère des Transports. « Il est quasiment impossible de conteneuriser tous les types de marchandise comme par exemple les engins des travaux publics, les équipements industriels de Sonelgaz, la charpente, etc. De plus, si celle-ci arrive à Alger, c'est parce que ceux qui l'ont importée sont domiciliés à Alger. La décharger au port de Djendjen ou à celui de Mostaganem demande la mise en place de toute une logistique et des moyens », explique M. Bendjellit. Il précise « n'avoir jamais été contre le principe d'aller vers d'autres ports, néanmoins ce déplacement nécessite un délai qui ne nous a pas été accordé. Le ministère nous a notifié la décision le 20 juillet dernier, avec la période des vacances et du Ramadan, il était pratiquement impossible d'être prêt. Que reste-t-il du délai de trois mois dont le ministre des Transports a parlé ' Tout le monde sait que nous bouclons les commandes de marchandises au moins trois mois avant sa livraison et les lettres de crédit n'ont d'effet rétroactif, que va-t-on faire pour la marchandise dont l'arrivée est prévue pour les 29 et 30 septembre ou les 2 et 3 octobre prochains ' » M. Bendjellit trouve étonnant la « volte face » du ministère des Transports. Selon lui, lors de la réunion avec le secrétaire général, tenue jeudi dernier, le débat s'est terminé avec la promesse de revoir les mesures. « Nous avons exposé notre point de vue en insistant sur les délais trop courts impartis, mais aussi sur les conséquences de ces mesures sur le commerce.Le secrétaire général et son staff étaient très sensibles à nos préoccupations qu'ils ont même jugées légitimes. Ils se sont engagés à revoir certains points de la note, dès le lendemain, mais nous avons été surpris dimanche en fin de journée lorsque les mêmes responsables nous ont déclaré que les mesures étaient maintenues et que des propositions vont être soumises au ministre pour étude », note M. Bendjellit. La congestion de la rade d'Alger, dit-il, résulte du ralentissement de la chaîne de logistique depuis la mise en application de nouvelles mesures mises en application à la faveur de la loi de finances 2008-2009. « Il y a eu une batterie de mesures liées au commerce extérieur qui a fait que les formalités de contrôle, de dédouanement, de transfert de devises, etc., la réorganisation de l'Epal, les grèves des dockers, mais aussi l'entrée en action de Dubaï Port ont créé une situation de chamboulement qui a causé un lourd ralentissement dans le traitement des navires et de la marchandise, notamment conteneurisée. Nous avons expliqué que le goulot d'étranglement est au niveau de la gestion des conteneurs, mais tout le monde a peur de pointer le doigt vers Dubaï Port ou à la limite de voir avec cette société, ce qui ne va pas », souligne notre interlocuteur ajoutant plus loin : « J'insiste pour préciser que nous sommes pour la régulation du secteur et sa réorganisation, mais il ne faudra pas que cela se fasse au détriment de tout le monde. Nous voulons que les autorités nous donnent suffisamment de temps pour nous préparer, même si pour bon nombre des agents consignataires il y aura des mises en chômage du personnel à Alger », ne cesse-t-il de répéter. A propos des ports de Djendjen et Mostaganem, où les navires vont être dirigés, M. Bendjellit estime qu'ils n'offrent pas toutes les conditions nécessaires pour accueillir de telles cargaisons. « Il est vrai que le port de Djendjen ou celui de Mostaganem sont très grands, mais la procédure de dédouanement est très lente. Elle se fait toujours manuellement. A Alger, nous pouvons entamer la procédure de dédouanement 48 heures avant l'arrivée de la cargaison grâce au système informatisé. Imaginez 1500 véhicules que les douaniers sont obligés de dédouaner un à un, parce qu'aucune sortie ne peut être accordée sans ces formalités, alors qu'à Alger, les véhicules étaient dédouanés au fur et à mesure qu'ils étaient vendus. En plus, les concessionnaires sont obligés de mettre en place une importante logistique pour parquer et conduire les milliers d'automobiles qui débarquent des navires et mettre au chômage ceux qui travaillaient à Alger », explique M. Bendjellit. Une situation qui, souligne-t-il, va beaucoup plus créer de problèmes qu'elle n'en résout. Mais face à cette préoccupation partagée par la majorité des usagers du port, le ministre des Transports maintient les mesures d'interdiction, tout en détournant l'attention sur les vraies raisons de la congestion du port d'Alger, à savoir la gestion de la marchandise conteneurisée dont le délai de traitement est tellement lent qu'il ralentit lourdement la sortie des conteneurs empêchant la libéralisation des espaces nécessaires au déchargement des conteneurs des autres navires en attente dans la rade. Peut-on espérer de nouvelles mesures, demain à l'issue du Conseil interministériel consacré au port d'Alger, lui permettant de sortir de l'impasse et de revenir à sa véritable vocation, à savoir une aire de transit pour les conteneurs et non de stockage comme ceci est le cas aujourd'hui '
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