Algérie

Conseil des ministres: Aide aux petits métiers, protection du personnel de la santé et industrie



L'impact de la pandémie du coronavirus (Covid-19) sur l'économie nationale et la situation sanitaire dans le pays ont été au centre du Conseil des ministres, présidé dimanche par visioconférence par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.Selon le communiqué de la présidence, l'ordre du jour de cette réunion a été consacré essentiellement «aux mesures destinées à atténuer l'impact de la crise sanitaire sur les entreprises, les PME/PMI, les professions libérales et les petits métiers», à l'examen des «programmes de relance» de certains secteurs économiques, et au suivi de «l'évolution de la situation sanitaire» et des «mesures à prendre pour juguler ses effets».
Un «projet d'ordonnance modifiant et complétant le code pénal» destiné à «assurer une meilleure protection des professionnels de la santé» a été examiné et adopté lors de cette réunion. Le projet de texte prévoit aussi de «réprimer les actes d'atteinte à la dignité des patients et au respect dû aux personnes décédées par le biais de la publication d'images et de vidéos».
Les condamnations prévues varient d'une à trois années «pour toute agression verbale», de trois à dix ans pour «toute agression physique» et «allant jusqu'à la perpétuité en cas de décès de la personne agressée».
La réunion du Conseil des ministres a permis également la présentation de la communication du ministre de l'Industrie «sur les cahiers des charges relatifs à la réorganisation des activités industrielles dont le montage et l'importation des véhicules, la production des équipements électroménagers et électroniques et des pièces de rechange». Ont été également examinées «la feuille de route pour la relance et le développement des activités du secteur de l'agriculture et du développement rural» et la communication du ministre des Finances concernant «la mise en place, dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le Coronavirus (Covid-19), d'une assurance au profit des personnels du secteur de la santé, directement exposés aux risques de contamination». «Elle sera prise en charge par la présidence de la République, permettra une souscription auprès de la CAAR, par personne et par mois, dans la limite de 3.500 dinars par mois, pour un capital de 2.000.000,00 DA, et concernera un effectif de 266.113 personnes».
Aide de 30.000 DA aux petits métiers
Plusieurs autres décisions ont été prises aux termes des exposés présentés lors du dernier Conseil des ministres. Selon le communiqué de la présidence, le président de la République a instruit le Premier ministre de prendre plusieurs mesures destinées à soutenir les opérateurs économiques. Il s'agit, entre autres, du «gel du paiement des charges financières et des obligations fiscales et parafiscales» pour «la période correspondant à la période de confinement», l'annulation de toute «sanction ou paiement de pénalités» durant cette période.
Le Premier ministère est également tenu de faire une «évaluation rigoureuse des préjudices subis et des manques à gagner enregistrés par les opérateurs économiques», en particulier «les petites et moyennes entreprises et les petits métiers». «Cette évaluation devra s'effectuer dans un cadre transparent et éviter les fausses déclarations», indique le communiqué. Aussi, une «aide financière» de 30.000 Dinars a été décidée en faveur des «petits métiers (taxieurs, coiffeurs, etc.)», «pendant une période de 3 mois».
Industrie: «stabiliser le dispositif légal»
Par ailleurs, concernant le secteur de l'industrie, «le président de la République a ordonné l'adoption des décrets concernant les cahiers des charges relatifs au montage de produits électroménagers, au montage de véhicules, à l'importation de véhicules neufs et à l'acquisition de chaînes et d'équipements rénovées». Il a insisté sur «le besoin de stabilité» du «dispositif légal», «en lui conférant une durée de vie d'au moins 10 ans».
S'agissant des conditions d'acquisition d'usines usagées, Tebboune a appelé à ce que «toute opération dans ce cadre doit se faire après une étude approfondie a priori et qui soit réalisée avec des bureaux d'études et de compagnies d'assurances connues, sans perdre de vue le besoin d'expertise de pays tiers».
Pour ce qui est de l'importation de véhicules neufs, «il sera le fait d'opérateurs nationaux et doit inclure un réseau national efficient et professionnel de service après-vente». Le ministre des Finances a été chargé de «prendre des mesures fiscales et douanières destinées à l'encouragement de l'importation des véhicules électriques».
Le montage des produits électroménagers, le taux d'intégration «doit rester de 70% (…) dès la première année». Le montage de véhicules, «doit démarrer avec un taux d'intégration de 30% au minimum»
Agriculture : «cycles de production irréguliers»
Tout en saluant les agriculteurs «qui ont accompli un travail colossal dans une conjoncture particulièrement adverse en assurant l'approvisionnement du marché en produits agricoles en abondance et à des niveaux de prix acceptables», le président de la République a souligné «la nécessité de sortir du système des cycles de production irréguliers et ordonné que soit finalisé, à brève échéance, le programme de réalisation des aires de stockage de produits agricoles pour permettre la nécessaire régulation du marché».
S'agissant du programme présenté à cette occasion, Abdelmadjid Tebboune a insisté pour une «réorganisation adéquate des structures du ministère de l'Agriculture, aussi bien au plan national, régional que local» dans le sens de la «création d'offices et de structures» pour une «synergie avec les agriculteurs». L'action «doit être orientée» vers des filières prioritaires comme «les oléagineux, le maïs, les produits sucriers, de même que des filières particulières comme l'apiculture sans oublier le secteur de l'élevage et son pendant de production laitière».
Situation sanitaire
Le président de la République a observé que des «problèmes de coordination entre les structures de santé ont influé négativement sur la gestion de la lutte contre la pandémie». Il a souligné aussi que «la décentralisation de la prise de décision s'est traduite sur le terrain par une nette amélioration de cette gestion». «Le président de la République a tenu, à cette occasion, à saluer les efforts du secteur de la santé, des institutions et des universités qui ont fait que d'une situation de départ, où le pays ne disposait que d'un seul centre de dépistage, l'Algérie s'est retrouvée avec 32 centres, allant jusqu'à 40, avec l'apport des universités, chiffres auxquels n'est parvenu aucun pays sur le continent africain, y compris des pays d'égale population qui arrivent à peine à réunir deux centres de dépistage», note le communiqué.
«Le Président a regretté que les investigations des différents services de sécurité aient abouti à démontrer que nombre d'actions qui ont touché des établissements du secteur de la santé ne visaient à rien d'autre qu'à ternir la réputation du pays et montrer qu'il était inapte à gérer la crise sanitaire. Il est aussi avéré qu'il s'agissait d'actions destinées à pousser le personnel médical au désespoir, à travers de telles actions, qui sont allées jusqu'au sabotage. Des mains criminelles se sont permis de vider et de voler des bouteilles et des citernes d'oxygène, et même de voler les corps de personnes décédées et les exposer dans la rue, juste pour faire le buzz autour de ce qu'ils veulent démontrer comme l'incapacité de l'Algérie à faire face à la pandémie», ajoute le document.


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