Algérie

Conseil des ministres



Conseil des ministres
Abdelaziz Bouteflika semble bien revoir l'ordre de ses priorités. Désormais, la gestion de la crise induite par la brutale crise pétrolière prime sur tout. A commencer par la révision de la Constitution. Hier, à l'issue de la réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée hier dans l'après-midi, Bouteflika annonçait, à sa manière, l'ajournement de cette révision. «Ce chantier (des réformes, Ndlr) sera couronné dans les prochains mois par la révision de la Constitution», annoncera-t-il selon le communiqué de la présidence.Kamel Amarni - Alger (Le Soir)Cette révision de la Constitution, thème phare de sa campagne électorale pour les présidentielles d'avril dernier, devait, pourtant, intervenir avant la fin de l'année en cours.En décalant encore une fois ce rendez-vous que l'on prévoyait pour le tout début 2015, Bouteflika cherche manifestement à gagner du temps avant de trouver la manière idoine pour éviter la voie référendaire. «Le projet de révision constitutionnelle que je proposerai conformément à mes attributions constitutionnelles, n'est pas au service d'un pouvoir ou d'un régime comme cela est prétendu ici ou là . Bien au contraire, il ambitionne de consolider les libertés et la démocratie pour lesquelles se sont sacrifiés les glorieux martyrs de la Révolution de Novembre», lit-on dans le communiqué.Bouteflika y reviendra également sur les deux précédentes consultations avant d'ajouter, en direction de l'opposition : «Bien évidemment, la porte demeure ouverte devant ceux qui ne se sont pas encore associés à cette consultation qui reflète l'esprit même de la démocratie et qui est menée dans le respect des différences.» Dans cette partie du communiqué officiel que l'on présente comme «une adresse à la nation», Bouteflika tiendra un discours qui se veut rassurant quant à la crise des prix du pétrole : «Je suis convaincu que dans une sérénité légitime et grâce à la mobilisation qui nous est traditionnelle face aux défis, l'Algérie traversera sans difficultés majeures les graves perturbations que connaît le marché international des hydrocarbures.»Rappelant que «des décisions ont été prises et annoncées», en allusion à la réunion de crise qu'il avait présidée le 23 décembre dernier, Bouteflika affirmera que «la dynamique de développement» ne sera pas arrêtée par la crise, afin de continuer à créer des emplois pour nos jeunes, et de continuer de construire des logements, des écoles, des universités et des infrastructures de santé, pour toute la population». Mais il n'omettra pas d'ajouter que «la prise de conscience et l'effort de tous permettront aussi d'accélérer les réformes économiques requises ainsi que la construction d'une économie nationale diversifiée et compétitive, tout cela dans un attachement permanent à la justice sociale et à la solidarité nationale».La réunion du Conseil des ministres, qui avait été précédée par la traditionnelle cérémonie de signature de la loi de finances, pour 2015, avait été, comme prévu, dominée par la difficile conjoncture économique.Pour colmater la très grosse brèche qui saigne les réserves en devises du pays, le très sensible chapitre des «importations» a été enfin attaqué. Ainsi, a-t-il été question d'un «avant-projet de loi relative aux opérations d'importation et d'exportation des marchandises» approuvé à l'occasion.De même qu'une loi sur la recherche scientifique et les nouvelles technologies».En outre, la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe» a fait l'objet d'une communication de la ministre de la Culture et, bien évidemment, «épluché» dans ses moindres détails. Enfin, le Conseil des ministres a eu à modifier la loi sur le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme de 2005.




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