Conseil de sécurité et armement

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi pour débattre de la réglementation de l'exportation des armes et des violations des accords adoptés jusqu'ici. L'ordre du jour, pourtant au c?ur d'une conjoncture mondiale dangereuse et brûlante d'actualité a été retenu comme si de rien n'était. Un plat communiqué laconique a été lu sans plus, alors qu'il était curieux de connaître comment ont tourné les débats pour savoir ce que se sont dits les présents.En principe, le cadre onusien et son Conseil de sécurité ayant pour mission la préservation de la paix étaient les milieux les mieux indiqués pour prendre en charge avec sérieux le sujet. Il était cependant illusoire au vu de la composante du Conseil de s'attendre à des échanges fructueux pouvant déboucher sur une entente commune. L'appel au calme et à la retenue a toujours été sa prérogative limitée quand il n'a pas été instrumenté pour garantir des intérêts douteux et particuliers.
L'organisation mondiale et de surcroît sa plus importante instance, le Conseil de sécurité, ont en ce moment un profil surréaliste et s'apparentent à un capharnaüm. Présidé par un Etat dont le chef est supposé être sous le coup d'un mandat d'arrêt international, il est aisé d'entrevoir la nature des échanges et le poids de la gêne des membres présents. Ou alors l'écrasante mesure des non-dits reviendra toujours signifier que l'organisation internationale ne sert que de parade pour le jeu croisé des intérêts des puissances dominantes.
Présidé actuellement par la Russie, dans la conjoncture de chaude belligérance du moment, les débats ne pouvaient enfanter qu'un dialogue de sourds. Le flot d'armement lourd et sophistiqué offert au pouvoir ukrainien par les Américains est une des sources de l'empoisonnement ou au contraire de l'indolence de la réunion. On devine que le représentant américain au sein du Conseil sera loin de manifester une disposition à prêter l'oreille au délégué russe sur un sujet qui, de toute évidence, tombe très mal à propos.
Cependant, il est fort douteux que le Conseil ait eu à établir ne serait-ce qu'un état des lieux de l'armement dans le monde.