Algérie

Conseil de l?ordre des avocats de Sidi Bel Abbès



Une élection à couteaux tirés Vendredi, 3h15, Me Bentorkia enfile son manteau, referme l?urne à clé et fixe rendez-vous aux candidats bâtonniers à 9 h pour procéder au dépouillement. Après 20 longues heures ininterrompues passées à superviser l?opération de vote, secondé par 5 autres avocats, il prendra toutefois le soin d?inviter les candidats ou leurs représentants à veiller entre-temps sur la précieuse boîte en verre. Et pour cause ! La tension était à son comble et les esprits avaient commencé à s?échauffer. Jeudi, près de 700 avocats ont pris part à l?assemblée générale élective devant aboutir à la désignation de la nouvelle composante du conseil de l?ordre, mais aussi d?un nouveau bâtonnier. 644 précisément ont glissé leur bulletin dans l?urne. Une élection qui est, depuis plusieurs mois, au centre d?une polémique « assourdissante » mettant en scène anciens et nouveaux avocats. une polémique et des accusations Une bruyante polémique ponctuée d?accusations jusqu?alors confinées dans des cercles très hermétiques. De la désignation du président de la commission électorale en passant par les circonstances dans lesquelles s?est déroulée la lecture du bilan moral et financier du bâtonnier sortant ainsi que la collecte, très controversée, d?une centaine de procurations à une semaine de l?élection, les avocats du barreau de Sidi Bel Abbès sont, depuis quelques jours, un peu plus « volubiles » que d?habitude. Au milieu de ce tintamarre, c?est certainement la décision du bâtonnier de rempiler qui a provoqué une véritable levée de boucliers de la part de certaines robes noires. « Nous avons créé une maison de l?avocat, réorganisé le barreau et assuré toutes les chances de réussite pour l?insertion des jeunes avocats longtemps marginalisés. Je considère que mon bilan est globalement positif et je n?ai rien à me reprocher... », s?est défendu le bâtonnier-candidat, Me Atmani. « Le nombre massif de procurations collectées ne peut être admis car il rompt l?égalité entre les avocats, en violation de la loi organique 97/07 du 6 mars 1997 dans son article 65, de la loi 91/04 régissant la profession d?avocat et de l?arrêté du conseil d?Etat, toutes chambres réunies, du 17 juin 2003 n°11081, lequel a, sans aucune ambiguïté (se référant à la loi 97/07), prohibé tout monopole du droit de vote et a insisté sur la garantie de l?égalité entre les candidats », nous a affirmé, cependant, un groupe d?avocats résolument opposé à une « ouhda thania » pour le bâtonnier et qui a émis des doutes sur la « régularité » du scrutin. Pour d?autres, plus avertis, « l?enjeu dépasse de loin les seuls intérêts des avocats. Il y va de la crédibilité de la défense et du rôle actif et désintéressé qu?elle doit jouer en matière de défense des droits de l?homme. » C?est au niveau de la cour de justice de Sidi Bel Abbès que se déroule le scrutin auquel 108 avocats se sont déjà portés candidats, selon les informations qui nous ont été communiquées hier. Le barreau de Sidi Bel Abbès, rattaché anciennement à celui de Tlemcen, a vu le jour en 1998, englobant 8 juridictions, à savoir El Amria, Aïn Temouchent, Beni Saf, Hammam Bouhjar, Sfisef, Telagh, Ben Badis et Sidi Bel Abbès. 27 sièges sont à pourvoir au conseil de l?ordre qui en comprenait auparavant 19 seulement.


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