Algérie

Connaissez-vous Ahmed Bougatiche '



Le 31 mars, qui, rappelons-le, est la veille du 1er avril, un message balancé sur le Net fait rapidement le tour des internautes algériens annonçant qu’un scientifique algérien, bien né de chez nous à Médéa, diplômé de Bab Ezzouar et de Harvard, a fait une épatante découverte sur la durée de vie du carbone 14, qui remet en question les mesures de datation effectuées depuis 1960, date de la découverte de cette méthode par Willard Frank Libby, qui avait obtenu pour cela le prix Nobel de chimie. La fièvre s’empare des internautes algériens, fiers de ce compatriote élevé aux cimes de la science. Les messageries Facebook et autres réseaux d’Algérie et d’ailleurs sont inondés par le message qui est transféré indéfiniment jusqu’à revenir plusieurs fois chez le même correspondant. C’est le délire. Mais, en fait, il n’y a aucune trace de cette découverte et de son auteur, ni à Harvard ni dans la prestigieuse revue Scientific american citée dans le message. C’est un beau poisson d’avril et, le plus curieux dans cette histoire, c’est que 15 jours après, le message continue de tourner avec des commentaires patriotiques, flatteurs et élogieux. Le message est signé Bari Stambouli. Réel ou virtuel, ce petit génie du genre peut prétendre lui au prix Nobel du canular médiatique après celui d’Orson Welles, en 1938, qui a rapporté en direct une attaque par des extra-terrestres et celui de la RTA, en 1970, qui  avait annoncé le vol de la plaque commémorative déposée sur la lune par l’équipage d’Apollo 11.                


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