Algérie

Conjoncture



Cocasseries Tel Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, le président Bouteflika fait dans le pur conservatisme sans soupçonner un instant que le discours ultralibéral qu?il développe depuis un certain temps est ainsi battu en brèche par la volonté mal dissimulée du retour au monopole. Jeudi dernier, les banques publiques rendues responsables de tous les maux ont été la cible de la vindicte du chef de l?Etat, oubliant qu?on ne peut instaurer le capitalisme avec des institutions financières héritées de l?économie étatisée et centralisatrice. En d?autres termes, cela s?apparenterait fort à une inopérante velléité à « vouloir faire du neuf avec du vieux » sans se départir de cette mentalité de rentier qui fait qu?aujourd?hui les réformes sont en panne, les privatisations « au poids mort », la croissance industrielle ronronne sans parvenir réellement à décoller, faisant ainsi le lit à la bureaucratie et à la corruption. Faut-il alors s?étonner que les investissements directs se fassent rares, les partenaires étrangers leur préférant les opérations de négoce et profiter ainsi de la manne de plus de 50 milliards de dollars de réserves de change qui réduisent l?économie algérienne à un simple vaste marché de consommation, et ce, pour le grand bien des entreprises étrangères confrontées à la délocalisation et aux contrecoups de la globalisation ? On s?étonnera encore moins après les propos tenus en marge de la conférence des ministres africains de l?Education par le président de la République excluant d?emblée la possibilité à des écoles privées d?enseigner dans d?autres langues que l?arabe. Pourtant, d?autres pays autrement plus arabisés que l?Algérie, à l?instar de l?Egypte ou de la Tunisie, comptent au sein de leurs systèmes éducatifs respectifs des institutions et des établissements privés d?enseignement en français, en anglais et même des universités américaines. Peut-on légitimement prétendre à un partenariat et à une coopération encore plus étroite avec l?étranger à partir du moment où l?on refuse à des cadres, des techniciens et des managers expatriés la possibilité de s?installer en famille en Algérie dans des conditions normales comme cela se fait ailleurs ? Une telle situation anachronique et inexplicable fait d?ores et déjà des heureux chez nos voisins qui, profitant du sectarisme dont font preuve l?Administration et le Pouvoir à l?égard de l?enseignement privé chez nous, vantent, par voie de publicité insérée dans des quotidiens publics algériens, les mérites de lycées privés tunisiens préparant aux grandes écoles et universités de France et d?autres pays européens. Avouez que tout cela est bien cocasse au moment où l?on s?évertue à négocier au mieux l?adhésion au sein de l?Organisation mondiale du commerce (OMC) et un accord d?association avec l?Europe.


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