Le 19ème Congrès mondial du pétrole s'est ouvert hier à Madrid sur fond de divergences entre pays producteurs et pays consommateurs, sur l'effet de la spéculation sur la flambée du baril du brut. Dans ce débat à grands enjeux qui a comme toile de fond un prix du baril de pétrole brut qui a dépassé les 143 dollars hier, à Londres et à New York, les présidents de plusieurs majors pétrolières ont, sans aucune surprise, rejoint le camp des pays consommateurs. «Je ne pense pas que nous puissions accuser les spéculateurs», a déclaré le président du groupe anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, Jeroen van der Veer, lors de la première journée du XIXe Congrès mondial du pétrole, qui durera jusqu'à jeudi dans la capitale espagnole. Le président du britannique BP, Tony Hayward, a pour sa part qualifié de «mythe» la responsabilité des spéculateurs.
Pour les présidents des compagnies pétrolières, toutes domiciliées chez des pays consommateurs, qui ont eu à s'exprimer hier, l'envolée s'explique avant tout par l'essor sans précédent de la demande, notamment en Asie. Jeroen van der Veer a estimé que le renchérissement avait des racines «psychologiques» liées à «des anticipations de tensions entre l'offre à la demande dans le futur». «Il n'y a pas actuellement de pénurie», a-t-il insisté. «Le monde a assez de ressources pour satisfaire les besoins», a estimé Rex Tillerson, patron de l'américain ExxonMobil. «Le monde a 40 ans de réserves prouvées de pétrole, 60 de gaz naturel et 130 de charbon», a estimé pour sa part M. Hayward.
Les patrons des majors ont également insisté sur la nécessité de réaliser des investissements massifs pour continuer à satisfaire la demande croissante. Cette opposition des visions avait éclaté au grand jour à l'occasion de la réunion de Djeddah, organisée le 22 juin pour rechercher des solutions à l'envolée des prix. Les spéculateurs «perturbent le marché pour servir leurs intérêts égoïstes», avait dénoncé le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, premier pays exportateur mondial d'or noir.
Les porte-voix des pays producteurs devront pour leur part s'exprimer aujourd'hui à l'occasion de ce congrès, notamment le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ministre de l'Energie algérien, M. Chakib Khelil.
Khelil présentera une communication sur la politique énergétique nationale notamment en matière d'hydrocarbures. Il interviendra également dans une session plénière sur le thème «défis et perspectives de l'offre et de la demande».
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Posté Le : 01/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Barti
Source : www.lequotidien-oran.com