Congrès extraordinaire du Front Polisario

A la majorité écrasante des participants au Congrès extraordinaire du Front dont les travaux ont pris fin hier, le Responsable du secrétariat politique du Front Polisario, Brahim Ghali a été officiellement élu hier président de la République arabe sahraouie démocratique et Secrétaire général du Front.Cet ancien militant, diplomate et politicien, ex ministre de la défense et ex-représentant du Front Polisario à Madrid et ambassadeur à Alger, M. Ghali est élu et succèdera officiellement au défunt Mohamed Abdelaziz. M. Ghali, né le 16 septembre 1949 à Smara, est une figure historique du peuple sahraoui qui lutte pour son droit à l'autodétermination. Il a participé à la création du Front en 1970. En 1973 il a participé à la fondation du Front Polisario.Sous le slogan "Force, détermination et volonté pour imposer l'indépendance et la souveraineté nationale", les travaux du Congrès extraordinaire du Front Polisario ont débutés vendredi à Dakhla aux camps de réfugiés sahraouis, avec une forte participation. Ce congrès extraordinaire intervient pour l'élection successeur du défunt Président Mohamed Abdelaziz, décédé le 31 mai dernier suite à une longue maladie. Il a regroupé des délégués représentant les Sahraouis des territoires libérés, des territoires occupés, des camps de réfugiés et même de la diaspora sahraouie à l'étranger. "Ils sont tous présents ici parmi nous pour rendre un hommage au défunt Mohamed Abdelaziz", dira le secrétaire général du Front Polisario et Président par intérim de la RASD, Khatri Addouh. Lors de ce congrès, un élan de solidarité et un message fort de soutien à la cause sahraouie ont été exprimés vendredi par les participants au Congrès extraordinaire du Front Polisario qui s'est tenu vendredi et samedi.S'exprimant à l'ouverture des travaux du congrès, la représentante du parti espagnol Podemos Maribel Lora a déclaré que "le peuple sahraoui peut compter sur le soutien et l'engagement de son parti Podemos jusqu'à l'arrachement de son indépendance" réitérant l'engagement et le soutien de sa formation au peuple sahraoui jusqu'au recouvrement de son indépendance. Mme Maribel, sénatrice du parti d'opposition en Espagne, a en outre affirmé que l'"engagement de son parti se fera à travers des interventions au parlement espagnol et via l'envoi des délégations dans les territoires occupés et les camps des réfugiés pour soutenir la population sahraouie." Elle a appelé par la même occasion à l'élargissement de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance et la protection des droits de l'Hommes dans les territoires occupées par le Maroc. De son côté, le sénateur salvadorien, Manuel Flares a affirmé que "le combat du peuple sahraoui pour arracher son indépendance est le nôtre parce que c'est un combat juste". "Nous sommes venus de l'Amérique du Sud et en assistant à ce congrès, nous apportons un message de soutien et de solidarité au Front Polisario et au peuple sahraoui", a-t-il ajouté, réitérant l'engagement du Salvador et sa "détermination à soutenir la nouvelle direction du Front et à travailler en étroite collaboration avec le nouveau président sahraoui qui sera élu à l'occasion de ce congrès". Un tournant historique vers de nouvelles perspectivesPour sa part, le représentant du parti mauritanien Union des forces du progrès (UFP), Mohamed Ould Mouloud a affirmé que le congrès extraordinaire du Front Polisario constitue un tournant historique vers de nouvelles perspectives pour la cause sahraouie. Dans une allocution à l'occasion de l'ouverture des travaux du Congrès du "martyr Mohamed Abdelaziz", M. Ould Mouloud a indiqué que l'UFP est fière de l'histoire du parcours militant qui unit les peuples sahraoui et mauritanien" soulignant que la participation du parti est "une occasion de partager avec les Sahraouis cet évènement historique qui constitue un nouveau tournant historique vers de nouvelles perspectives pour la cause sahraouie juste". M. Ould Mouloud a affirmé à cette occasion "au nom de toutes les forces vives mauritaniennes l'attachement et le soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et à sa lutte légitime pour la reconnaissance de ses droits à une vie digne sur son territoire". "Nous saluons également les efforts du Front Polisario pour parvenir à une solution pacifique et juste à même d'éviter à la région les affres d'une guerre fratricide", a-t-il ajouté. Pour sa part, le Comité des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (CODESA) a affirmé vendredi à Dakhla que l'union nationale est le seul moyen pour arracher l'indépendance du Sahara occidental. "L'union nationale est le seul moyen pour faire face à l'occupant marocain et arracher notre indépendance", a affirmé le conseiller exécutif de la CODESA, Mohamed Salem Lakhal dans une déclaration à l'APS en marge du Congrès extraordinaire du front Polisario, dont les travaux se sont poursuivit hier. "Nous devons honorer la mémoire du défunt (Président) Mohamed Abdelaziz et arracher notre indépendance et mettre fin à ce conflit qui a trop duré", a ajouté M. Lakhal. Abordant la situation des Sahraouis dans les territoires occupés, notamment à El-Ayoun, M. Lakhal a dénoncé les agressions et les violences commises par le Maroc contre les Sahraouis, appelant "les Nations unies à assumer leurs responsabilités envers cette population victime de répression sauvage". Soulignant que "le Maroc continue dans sa répression contre la population sahraouie pacifiste au vu de la communauté internationale", appelant à la solidarité internationale pour faire pression sur cette "force coloniale". Quant à lui, l'intergroupe du PE "Paix pour le peuple sahraoui" a réitéré son engagement de continuer son action de solidarité et de sensibilisation, pour que "l'Union Européenne apporte une contribution positive, et décisive pour une solution juste, pacifique et durable du conflit du Sahara Occidental". Dans une lettre adressée au congrès extraordinaire du Front Polisario, les membres de l'intergroupe ont exprimé leur solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour faire prévaloir ses droits légitimes à l'autodétermination et à la liberté. "Nous sommes convaincus par ailleurs que les institutions nationales démocratiques, forgées durant ces longues années de lutte, lui permettront de surmonter l'épreuve et de consolider sa confiance dans l'avenir". Ils ont également exprimé "leur regret de ne pas être en mesure d'être présents à cet important congrès, dont la tenue coïncide avec la session plénière du Parlement Européen", selon la lettre signée par le président de l'intergroupe du PE pour le Sahara occidental, Norbert Neuser . Les membres de l'intergroupe ont en outre renouvelé leurs profondes condoléances à la suite du décès du président Mohamed Abdelaziz, grand dirigeant et ferveur défenseur de la paix. Nécessité de l'organisation rapide d'un référendumLes représentants des délégations étrangères participant aux travaux du Congrès extraordinaire du Front Polisario , ont insisté sur la tenue rapide d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Les interventions qui ont marqué la 2e journée du congrès baptisé du nom du défunt président Mohamed Abdelaziz ont porté sur la nécessité de l'organisation rapide d'un référendum qui permette au peuple sahraoui de s'exprimer sur son indépendance. Le représentant du secrétaire général de la Swapo (Namibie) a estimé que la tenue d'un référendum d'autodétermination s'imposait comme une revendication pressante insistant sur la nécessité d'une action des nations unies l'exercice de ce droit reconnu par la communauté internationale et conforté par les résolutions du conseil de sécurité onusien. Pour sa part, le représentant du parti de gauche russe a appelé les nations unies à organiser au plus vite un référendum libre et intègre qui mette fin aux souffrances que le peuple sahraoui endure depuis des décennies. Fernando Maura, du parti espagnol Ciudadanos, a mis l'organisation des nations unies devant sa responsabilité de protéger les droits de l'homme au Sahara occidental notamment dans les territoires occupés par le Maroc appelant l'organisation à élargir les prérogative de la Minurso à la protection des droits de l'homme. La déléguée du mouvement de solidarité italienne avec le peuple sahraoui a pour sa part mis en avant l'impératif de mettre un terme au pillage des richesses sahraouies dans les territoires occupés par le royaume marocain et de faire face aux peines qui frappent injustement les détenus sahraouis dans les prisons marocaines.