Une association française a déposé plainte hier pour «crime contre l'humanité» contre l'Etat français et l'industriel du bâtiment Spie, accusés d'avoir recouru au travail forcé au Congo dans les années 1920 pour construire une ligne ferroviaire. Le chemin de fer Congo-Océan (CFCO), qui relie Brazzaville au port de Pointe-Noire (500 km), a été construit entre 1921 et 1934 par la Société de construction des Batignolles (devenue ensuite Spie) pour le compte de l'Etat. «Des civils ont été embarqués de force pour alimenter les chantiers», a expliqué l'historien Olivier Le Cour Grandmaison. «Au moins 17 000 indigènes sont morts en raison des conditions de transport et de travail». «Le travail forcé était de l'esclavage déguisé», a ajouté le président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), qui a déposé la plainte. L'association agit sur la base d'une loi datant de 2001 qui, en qualifiant l'esclavage de crime contre l'humanité, l'a rendu imprescriptible. Le travail forcé n'a été interdit qu'en 1946 par une loi portée par Félix Houphouët-Boigny, le futur président ivoirien. Selon Le Cour Grandmaison, «l'essentiel des infrastructures réalisées dans les colonies l'ont été en recourant au travail forcé, qui a vraisemblablement concerné des millions de personnes».
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Posté Le : 26/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com