Algérie

Congo : nuit de peur, d'angoisse et de douleur


Au moins 146 personnes sont mortes dans une série d'explosions hier, dimanche, dans un dépôt de munitions à Brazzaville, la capitale du Congo, selon le compte-rendu d'un Conseil des ministres extraordinaire. «Un court circuit aurait donné lieu à un incendie, lequel se serait propagé au dépôt central des armes et minutions», ajoute le texte. Le bilan officiel fait état de centaines de blessées et des centaines d'autres se retrouvent sans abri, leurs maisons ayant été soufflées par les explosions. Des sinistrés n'ont pas mangé depuis le matin et passent la nuit près de la cathédrale où la Croix-Rouge distribue des couvertures. Dans le quartier de Mpila, l'armée interdit l'accès au c?ur du sinistre. De nombreux témoins préférant rester anonymes mettent en doute le bilan des autorités. «Il y avait au moins 200 stagiaires à la caserne, plus au moins 100 personnes dans l'église qui s'est écroulée. Et, il y a des maisons qui se sont écroulées avec à l'intérieur des familles», souligne l'un d'entre eux. L'odeur de poudre flotte partout. On entend encore des petites explosions ou plutôt des crépitements. «Sans doute de balles», explique un voisin. Partout, les murs sont dévastés, les maisons éventrées, les toits soufflés. Un habitant rescapé revit l'horreur : «Mon petit frère a été touché par des éclats à la tête. Il est mort. On a laissé son corps et on a couru.» «Je suis sans nouvelle de ma mère et de ma grand-mère», raconte-t-il. «J'ai perdu toutes mes choses», ajoute-t-il en soupirant, soulagé: «Ma femme et mon fils sont là.»