Algérie

Confusion et dépassements au sein de la famille éducative


La famille éducative de la wilaya de Boumerdès entre dans une zone de turbulences. Le fond d'un conflit qui s'annonce agité est la lutte pour la reconnaissance et le leadership syndical.Au passage, des actes délictueux seraient commis. Pour comprendre le problème, une rétrospective est nécessaire. Vers la fin du mois de décembre 2020, le Cnapeste dépose un préavis de grève suivi d'un appel à un rassemblement de protestation des adhérents devant la Direction de l'éducation (DE) de la wilaya.
Cette double contestation était prévue pour la journée du 4 janvier 2021 (Le Soir d'Algérie du 28 décembre 2020). Fort heureusement, le bon sens et la sagesse l'avaient emporté et les deux partenaires (DE et Cnapeste) se sont retrouvés autour d'une table pour négocier. Le réaménagement des sections pédagogiques pouvant aller jusqu'à 24 élèves et l'allégement des emplois du temps des enseignants, le protocole sanitaire contre la Covid-19 et d'autres revendications ont été discutés.
Nadir Khensous, le directeur de l'éducation, a concédé, certainement après l'accord de sa tutelle, certains points relevant de ses prérogatives notamment «le regroupement des classes des lycées et CEM en sections de 24 élèves pour alléger les emplois du temps et se conformer aux normes pédagogiques comme l'ont fait plusieurs DE d'autres wilayas du pays», affirme Rabah Mammeri, le coordinateur du Cnapeste de Boumerdès. En fait, la rénovation des emplois du temps permettant aux enseignants d'accomplir les 18 heures que leur impose la réglementation et la diminution du nombre d'heures supplémentaires sont le point nodal des revendications de ce syndicat. Une fois l'entente Direction de l'éducation-Cnapeste scellée par un P-V officiel, Nadir Khensous transmet l'instruction numéro 01/2021 aux chefs d'établissement pour exécution« en fonction de la situation de chaque établissement. D'ailleurs, plus de la moitié des établissements ne sont pas concernés par ces réaménagements. Par ailleurs, d'autres ont commencé à appliquer cette instruction. Pour les quelques récalcitrants, leurs situations seront étudiées au cas par cas», nous a précisé au téléphone le DE.
Grave infraction des directeurs des établissements du moyen
De son côté, le bureau régional (Boumerdès) du Conseil national autonome des directeurs des lycées (Cnadl), Syndicat des directeurs des établissements secondaires (DES) rejette par deux communiqués la directive numéro 1 de la DE. «Je ne suis pas tenu de répondre à un communiqué d'un syndicat», rétorque sèchement Nadir Khensous. Quant aux DEM (directeur des établissements du moyen) dont le syndicat n'est pas encore agréé, ils se sont réunis en plusieurs coordinations de daïra pour se pencher sur la directive 01/2021.
Selon les documents en notre possession concernant les circonscriptions de Boumerdès, Thénia et Khemis-el-Khechna, les DEM qui ont pris part à ces trois conclaves réfutent cette directive du DE. «Ces directeurs se sont réunis sans l'aval de leur tutelle», constate une source syndicale. Plus grave, d'après les copies des documents que nous détenons, ils ont systématiquement utilisé les cachets humides de leurs établissements respectifs pour donner de l'importance à leur démarche qui relève du droit syndical.
«On n'est plus dans le droit de protestation et de pétition mais dans l'utilisation illégale à des fins personnelle du cachet officiel.»
Questionné sur ce sujet, le directeur de l'éducation répond : «Je n'ai pas vu ces documents mais ce que vous dites est grave. » Effectivement, au plan interne, cela relève de la sédition au général du pénal.
Abachi L.
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