Algérie

Confusion



Evoquer Alger à la fin du XIXe siècle en cultivant la confusion sur les types de transport urbain qui avaient pignon sur rue, serait tronquer une partie de la mémoire. En guise de rétrospective et à l?époque des Mahieddine Bachtarzi, Allalou, personnages-clés du théâtre (excusez la digression) de la ville d?Ibn Mezghenna, le tram existait bel et bien, contrairement aux propos de certains responsables du secteur du transport qui semblent méconnaître, sinon faire l?impasse sur cette époque de Chtah chtah ya loulou du boute-en-train des tréteaux, Rachid Ksentini. Une époque où le fnardji illuminait encore les venelles avec les candélabres à huile. En guise de rétrospective, il n?est pas inutile de remonter un tant soi peu le temps, pour rappeler au bon souvenir de certains dont la mémoire hachée ne se souvient que des trolleybus, qu?Alger disposait de trois compagnies assurant des dessertes sur les rails qui avaient la vocation urbaine et vicinale. En prenant le soin de fureter dans les documents de la revue la FACS n° 210 sur les transports d?Alger, la source nous édifie sur les premiers tramways de couleur rouge-vin mis en service en 1892 par les CFRA (Chemins de fer sur route de l?Algérie). Ils assuraient deux lignes El Harrach ? place du Gouvernement (man?uvre effectuée près de la Grande mosquée) et place de Gouvernement ? Deux Moulins. Concurremment, la compagnie TMS (Tramways et messageries du Sahel), avec une motrice et une remorque de couleur jaune, introduisit vers la même époque une ligne desservant, à travers une seule rame, la crête de Ben Aknoun à partir de la place du Gouvernement (près de l?ex-Maison des jouets). Enfin, les TA (Tramways algériens), dont les voitures arboraient les couleurs jaune et vert, exploitaient plusieurs services urbains. Une ligne qui sera l?artère maîtresse du réseau algérois, qui démarrait de l?ex-Hôpital du dey (Bab El Oued) jusqu?au parc de Galland (actuel parc de la Liberté). Ces trois compagnies parcouraient des secteurs de dessertes bien définis et il y avait peu de jonction entre les lignes respectives. Le trolleybus n?a été introduit qu?en 1938 pour se substituer progressivement aux tramways sur l?ensemble des lignes, notamment celles qui comportaient de sévères déclivités comme Notre Dame d?Afrique et El Biar.


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