Algérie

Conforter le bon voisinage



Conforter le bon voisinage
Le président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, effectuera, à partir d'aujourd'hui, une visite d'Etat de trois jours en Algérie, à l'invitation de son homologue, Abdelaziz Bouteflika. Il sera accompagné d'une importante délégation. Le communiqué de la présidence de la République, qui annonce cette visite, précisera que les entretiens entre les deux chefs d'Etat « consolideront les fondements des relations séculaires de fraternité, d'amitié, de solidarité et de bon voisinage qui existent entre l'Algérie et le Niger ». Ce sera également l'opportunité d'« une concertation approfondie sur des questions internationales et régionales d'intérêt commun, notamment le règlement des crises au Nord-Mali et en Libye, ainsi que pour la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier dans l'espace sahélo-saharien ». Alors que les discussions entre les membres des deux délégations « ne manqueront pas d'ouvrir de nouveaux horizons à la coopération et aux échanges économiques et commerciaux entre les deux pays voisins », ajoute la même source. Les deux pays, qui partagent une frontière longue de 900 km, sont liés par des traditions de concertation sur les problématiques communes. Le bon voisinage qui les distingue aura à traiter depuis quelques semaines le dossier sensible du rapatriement de quelque 3.000 migrants nigériens, en situation illégale en Algérie. Cette question humanitaire a mobilisé des moyens logistiques permettant de transporter les migrants essaimés dans les grandes villes algériennes et de les regrouper, ensuite, à Tamanrasset avant leur transfert dans leurs localités d'origine. Il semble que le dossier est géré sans heurts de part et d'autre. Nul doute que cet aspect des échanges sera abordé lors du séjour du président nigérien. Mais entre les deux pays, existe, par-dessus tout, une coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. L'un et l'autre alimentent la thématique commune des problèmes transfrontaliers, exacerbés par les crises libyenne et malienne. L'aggravation de certains phénomènes comme les trafics d'armes et de drogue, la contrebande, les enlèvements d'étrangers pour les monnayer contre des rançons... ont suffisamment déstabilisé la sous-région, pour rester passifs. D'où le souci de fédérer les efforts de surveillance et de répression. Au demeurant, Alger et Niamey siègent dans le Comité d'état-major opérationnel conjoint installé à Tamanrasset et l'Unité de fusion et de liaison basée à Alger, en partenariat avec la Mauritanie et le Mali. Des instances où se nouent la concertation et l'échange d'informations en matière de lutte contre les bandes armées qui écument la région sahélo-saharienne. Outre ces aspects de coopération, l'Algérie et le Mali entretiennent des relations régulières dans les secteurs de l'économie, la formation et le transport. Une commission est chargée de faire le point périodiquement pour asseoir une démarche cohérente et actualisée. Il existe aussi un comité bilatéral transfrontalier qui a pour vocation d'examiner les questions de l'administration, la libre circulation des personnes et des biens, la santé, l'agriculture, l'élevage et l'environnement. Autant de passerelles dédiées à la structuration du dialogue dont le point d'orgue aura été l'effacement par l'Algérie de la dette nigérienne en 2010. Sans compter que le Niger est aujourd'hui partie au dialogue intermalien conduit par l'Algérie.




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