Confortement du boulevard Front de mer Un avis d'appel d'offres pour la troisième phase des travaux

La deuxième tranche du projet de consolidation de la structure du boulevard du Front de mer, entamée au début de l'année, est en train d'être achevée après la pose de jointures de chaussée près de l'hôtel Adef, pour avoir une meilleure étanchéité de cet ouvrage construit durant la période coloniale. Ces joints de chaussée sont indispensables pour éviter les infiltrations d'eau, qui sont à l'origine de la détérioration de cette structure et de l'apparition de fissures dans différents endroits et particulièrement à l'est du boulevard. « Ces travaux sont devenus nécessaires pour assurer une meilleure étanchéité de la dalle », nous confie le chef de service des infrastructures de la Direction des travaux publics d'Oran (DTP), maître d'ouvrage de ce projet de réhabilitation. Notre source précise que les deux premières tranches du projet, destinées au confortement de l'estacade supérieure de ce ouvrage, ont concerné le remplacement de parties entières de béton qui étaient en train de s'effriter, ainsi que le ferraillage corrodé de la structure. Les deux premières tranches de ce grand projet, dont le coût global est estimé à 600 millions de dinars, consacrés dans le cadre du programme de soutien à la croissance économique, sont pratiquement achevées. Les deux premiers lots ont concerné une partie de 500 mètres linéaires du boulevard. «Outre ces travaux de confortement, nous avons mis en place un nouveau système de prévention basé sur de nouvelles techniques de haute technologie, qui évitera dans l'avenir la corrosion de la structure », relève notre interlocuteur. Il annonce, dans ce cadre, le lancement imminent d'un avis d'appel d'offres national pour la troisième tranche de ce grand projet, qui concerne 500 mètres linéaires du boulevard Front de mer. Interrogé sur les risques potentiels qui demeurent, notre source rassure: « L'ouvrage a toujours été stable et ces travaux de confortement ont été lancés pour prévenir tout risque et sauvegarder cet ouvrage important pour l'histoire de la ville ». La partie ouest du boulevard avait été affectée, lors des intempéries de 2001, par un grave glissement de terrain sur la rue des Soeurs Benslimane, près du bâtiment de l'ex-Trésor public, où une grande fissure est apparue dans la chaussée, ce qui a nécessité la fermeture de la circulation de cet artère et le lancement d'une étude géotechnique du sous-sol de plusieurs parties du centre-ville, notamment le boulevard du Front de mer. L'étude réalisée par le bureau national Somatre a révélé que ce glissement de terrain était dû à des infiltrations des eaux de Oued Rouina, mais aussi à des affaissements dans des ovoïdes, grandes canalisations de rejet des eaux usées de la ville construites durant la période coloniale. Pour l'histoire, la réalisation du boulevard Front de mer avait été entamée, dans un premier temps, au début des années 1941, avec la réalisation des réseaux de drainage et de remblayage des rivières souterraines, notamment Oued Rouina et Oued Mina, qui serpentent sur la partie haute de la ville et se déversent dans la mer. Après le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, le projet a été suspendu et les travaux n'ont repris qu'en 1950. Le boulevard est une terrasse en béton armé, qui s'étend sur une distance de 2.000 mètres, construite sur un plateau qui relie la falaise rocheuse à la plaine, sur laquelle prend pied la ville. Il comprend un pont long de 300 mètres qu'empruntent quotidiennement des véhicules et des piétons qui veulent se rendre à la banlieue Est de la cité. L'ouvrage, qui est considéré comme une oeuvre unique à travers le territoire national, s'étend de la rue des Soeurs Benslimane, à l'ouest, au lycée Lotfi à l'Est. Il n'est pas seulement une voie qu'empruntent les véhicules et les piétons, il est aussi un musée à ciel ouvert, adossé à de hauts bâtiments à l'architecture variée, édifiés durant la période coloniale, qui surplombent le port d'Oran.