Algérie

Conflit malien : des signaux et gestes encourageants



La solution politique préconisée par l'Algérie en tant que voie de règlement au conflit malien semble avoir convaincu à Bamako les autorités de la transition et au Nord-Mali le mouvement MNLA dont la rébellion a abouti à la sécession de fait du nord du pays.
Ces deux protagonistes du conflit malien ont en effet émis chacun de son côté le signal qu'ils sont ouverts à l'idée d'explorer la voie du dialogue pour la résolution des contentieux qui les opposent. Le premier est venu du MNLA dont la direction nationale a annoncé son intention d'abandonner son objectif de créer un Etat indépendant au nord du Mali. Auquel a fait écho celui des autorités de Bamako dont le Premier ministre Diarra a promis la création d'un «cadre de concertation ouvert à toutes les forces vives de la nation» en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale. Les deux initiatives nous semblent aptes à favoriser le rapprochement entre les autorités officielles maliennes et la rébellion représentée par le MNLA maintenant que celle-ci a déclaré renoncer à la sécession du Mali de sa région nord. C'est leur intérêt bien compris face aux groupes islamistes armés qui ont pris le contrôle du nord du pays et proclament leur intention de l'étendre à l'ensemble du Mali.
La reconquête de l'Azawad est affaire des Maliens qui n'a de chance de succès que si le pouvoir central malien et le MNLA s'entendent pour l'entreprendre. C'est à ce rapprochement que travaille la diplomatie algérienne avec succès apparemment au vu des déclarations faites par le MNLA et le Premier ministre malien de la transition. Il n'est pas impossible que la solution politique préconisée par l'Algérie trouve preneur parmi les groupes islamistes armés qui se disputent le contrôle du Nord-Mali. En tout cas, c'est ce qu'on peut déduire du «geste de bonne volonté» qui a émané de deux d'entre eux, Ansar Eddine et le MUJAO. Le premier en réitérant qu'il inscrit son action dans le cadre d'un Mali uni et le second en libérant des otages algériens et trois autres de nationalités européennes.
L'Algérie dont l'ennemi principal au Sahel est Aqmi déploie une stratégie d'isolement de ce mouvement et ne peut par conséquent que souhaiter la rupture entre lui et les deux groupes islamistes précédents. Il reste que tout scénario de recherche d'une solution au conflit malien passe d'abord par l'émergence à Bamako d'un pouvoir malien jouissant de la confiance populaire et amalgamant toutes «les forces vives de la nation». Sans ce préalable dont la réalisation est une exigence de la communauté internationale qu'ont exprimé aussi bien les Etats du champ dont l'Algérie, que la CEDEAO, l'Union africaine et l'ONU, la solution politique ne peut se concrétiser. La création à Bamako d'un «cadre consultatif» à cet effet est sans conteste un premier pas encourageant.


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