Amin Maalouf, écrivain libanais, est un cas significatif d’une littérature de l’exil, fondée
sur le métissage et la construction identitaire. Ainsi, dans ce présent article, l’auteur
retrace l’épopée d’une famille du Levant et, plus précisément, celle de son grand-père
paternel Botros. Cette histoire met en jeu la complexité du Liban où culture et religions
s’entremêlent. Les personnages de ce récit cultivent la passion de l’exil, voire du
nomadisme où transparaissent l’hybridation et la dislocation de la langue majorée. Ces
protagonistes ne se limitent pas aux seules minorités linguistiques ou aux groupes parlant
une langue différente de celle de la majorité, mais, ils révèlent à travers Origines leurs
appartenances confessionnelles, nationales et culturelles. L’observation de ces processus
de minorisation et des stratégies identitaires dans le discours conduit ainsi à envisager la
situation linguistique libanaise comme une situation de plurilinguisme où le processus
de minorisation résulte de ce contact concurrentiel entre codes linguistiques et pourrait
ainsi contribuer à résoudre le conflit identitaire. En effet, les personnages s’inventent une
identité bilingue ou plurilingue suivant leurs différents déplacements. Il s’agit surtout
d’une quête, d’une approche de la question de l’identité, de sa construction, d’une
recherche sur les origines identitaires qui ne peuvent déterminer la vraie personnalité
de l’être que par le biais de la réconciliation avec l’autre.
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Posté Le : 28/05/2021
Posté par : einstein
Ecrit par : - Benkazdali Khadidja
Source : SOCLES Volume 3, Numéro 6, Pages 85-96