Algérie

Conflit du Darfour : Le Soudan veut juger lui-même ses criminels de guerre



Khartoum accepte la mise en place de tribunaux spéciaux pour juger les personnes qu'il soupçonne d'être des criminels de guerre dans le conflit du Darfour. L'ONU, la Ligue arabe et l'Union africaine superviseront les procédures. Cette décision de la part du gouvernement soudanais arrive juste après la visite à Khartoum du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. En début de semaine, les dirigeants de l'organisation panarabique avaient établi un plan d'action pour éviter que l'inculpation par la CPI du président Omar El Béchir devienne réelle. Les dirigeants arabes craignent un risque d'embrasement dans la région du Darfour si le mandat d'arrêt international contre le président soudanais est lancé. Une crainte justifiée, car Omar El Béchir a lancé la menace de ne plus accepter dans son territoire les forces de l'ONU, de l'Union africaine et des ONG en cas de mandat d'arrêt effectif. Le chef du cabinet de la Ligue arabe a précisé que « Khartoum décidera de lancer les poursuites selon les résultats des enquêtes.Le Soudan continuera à prendre en considération les violations des droits de l'homme et les crimes commis au Darfour ». Cependant, en 2005, suite à une résolution de l'ONU, le gouvernement soudanais avait déjà promis de poursuivre les criminels de guerre. Or, ni Ahmed Haroun, le ministre des Affaires humanitaires ni le chef de milice, Ali Kouchïb, n'ont été inquiétés par la justice soudanaise. Tous les deux sont inculpés par la CPI et ont un mandat d'arrêt international à leurs trousses. Sur cette affaire, la Ligue arabe n'a pas précisé si ces deux hommes seraient poursuivis selon ce nouvel accord. Dans le même temps, le président soudanais, Omar El Béchir, utilise tous les moyens pour éviter d'être inculpé par la CPI. Il envoie ses émissaires dans les pays qui siègent au Conseil de sécurité pour avoir leur appui. Egalement, hier, il a entamé une visite de trois jours dans la région du Darfour. Devant 6000 manifestants acquis à sa cause, Omar El Béchir a qualifié de « mensonges » les accusations de la CPI. Puis il a ajouté : « Nous devons trouver une solution au problème du Darfour. Je suis venu ici pour dire une seule chose. Chaque personne déplacée doit retourner dans son village. Le gouvernement devra fournir les services sociaux. » La date de cette visite dans la région n'est pas due au hasard. Elle coïncide avec les décisions de la CPI, mais également avec une autre visite, celle du nouveau médiateur permanent de l'ONU et de l'Union africaine, Djibril Bassolé. Dès le début de sa tournée dans la région, il s'est dit impressionné de voir les initiatives pour promouvoir le dialogue, la paix et la stabilité au Soudan. Il juge par ailleurs sa tâche difficile, mais pas insurmontable.


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