Algérie

Conflit au Sahara occidental : le Conseil de sécurité opte pour l'inaction



La réunion du Conseil de sécurité consacrée mercredi au dossier sahraoui s'est terminée sans résultats tangibles permettant d'ouvrir une nouvelle perspective de paix au Sahara occidental, optant pour "l'inaction" au risque de laisser la voie à davantage d'abus et violations commis par l'occupant marocain.Au cours de cette réunion à huis clos, la délégation américaine à l'ONU a présenté un projet de déclaration appelant à "éviter l'escalade" et à accélérer la nomination d'un nouvel émissaire pour le Sahara Occidental.
La déclaration a été rejetée par des membres du Conseil, estimant qu'elle était "contreproductive" car s'abstenant d'évoquer l'agression militaire marocaine du 13 novembre dernier à El Guerguerat (sud-ouest du Sahara Occidental), en violation de l'accord du cessez-le-feu, qui était à l'origine de la reprise des hostilités dans ce territoire non-autonome.
Mercredi, à l'issue de ce briefing, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies (ONU), Sidi Mohamed Omar, a déploré, le fait que Conseil de sécurité "ait opté pour l'inaction et n'ait réalisé aucun résultat tangible".
"Compte tenu de la gravité de la situation actuelle, il est regrettable que le Conseil de sécurité ait raté une autre occasion de remettre les pendules à l'heure et de tenir l'Etat occupant marocain pleinement responsable des graves conséquences de sa violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991 et de l'Accord militaire numéro 1, à la suite de son agression", il y a plus de 5 mois à El-Guerguerat contre des manifestants sahraouis pacifiques, a noté le diplomate sahraoui.
"Le Conseil de sécurité n'a pas non plus abordé la détérioration alarmante de la situation au Sahara occidental occupé, où les autorités d'occupation marocaines persistent dans leurs tentatives d'imposer par la force un fait accompli dans le territoire, tout en intensifiant leurs pratiques répressives et de représailles contre les civils sahraouis sous les yeux de la mission de paix de l'ONU (Minurso)", a-t-il également regretté.
Lire aussi : Sahara occidental: l'inaction du Conseil de sécurité "laisse la porte ouverte à l'escalade de la guerre"
"Le fait que le Conseil de sécurité n'a pas pris des mesures concrètes pour faire face aux graves conséquences de la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et de sa nouvelle agression contre le territoire sahraoui libéré, ainsi que ses actions illégales au Sahara occidental occupé, mine non seulement les perspectives de relancer le processus de paix, mais laisse également la porte ouverte à l'escalade de la guerre en cours", a mis en garde Sidi Mohamed Omar.
La nomination d'un émissaire n'est pas une fin en soi
Le projet de déclaration présenté par les Etats-Unis insistait sur l'accélération des démarches pour nommer un nouvel émissaire onusien "afin de relancer dès que possible un processus politique bloqué".
Or, pour le Front Polisario "la nomination d'un nouvel Envoyé personnel n'est pas une fin en soi. Ce n'est qu'un moyen de faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps qui conduit à l'exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance".
Autrement dit, la nomination d'un émissaire ne constitue en aucun cas la solution absolue. Les preuves en sont les entraves dressées devant les différents émissaires par le Maroc. "Quatre envoyés personnels et quinze représentants spéciaux du secrétaire général des Nations unies ont jusqu'à présent été impliqués dans diverses étapes du processus de paix des Nations unies au Sahara occidental. Cependant, le Maroc a réussi, en toute impunité, à transformer ces efforts de médiation en missions impossibles à travers sa procrastination et son obstructionnisme délibéré", a souligné le Front Polisario.
Lors des interventions à la réunion, la Russie a condamné la décision de l'ex-président américain Donald Trump de reconnaitre unilatéralement la prétendue "souveraineté" du Maroc sur le Sahara occidental et a demandé aux Etats-Unis de l'annuler. Quant à lui, le Kenya a vigoureusement défendu la médiation de l'Union africaine (UA).
Sur Twitter, l'Irlande, membre non permanent du Conseil de sécurité, a affirmé son plein appui au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Lire aussi : Le règlement du conflit sahraoui ne se résume pas à la désignation d'un émissaire onusien
Dans le même ordre d'idées, d'autres pays, membres non permanents, ont également manifesté leur plein appui à une solution juste, durable et mutuellement acceptable garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
A cet effet, le Front Polisario s'est dit " déterminé" à coopérer avec l'UA et les Nations Unies en vue de parvenir à une solution pacifique, juste et durable pour la décolonisation du Sahara occidental fondée sur l'exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable et non négociable à l'autodétermination et à l'indépendance.
Mais, face à la poursuite de l'agression marocaine au Sahara occidental et à l'inaction de l'ONU, " le peuple sahraoui n'a d'autre choix que d'exercer son droit légitime à la légitime défense et de poursuivre sa lutte de libération pour défendre sa souveraineté et réaliser ses aspirations nationales à la liberté et l'indépendance", a affirmé le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU.


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