Conflit au Sahara occidental Le recours aux armes écarté «pour l'heure»

Parallèle n Ce qui est en revanche sûr et même certain, c'est que Hollande ne sera pas aussi mauvais que Sarkozy qui, au vu et au su de tout le monde, est allé passer des vacances chez son ami le roi du Maroc, juste après son échec à la présidentielle française.
«Il est vrai que la base sahraouie, particulièrement les jeunes, n'ont jamais caché leur désir de reprendre les armes. Cette même base estime que les 22 ans de cessez-le feu n'ont rien apporté ni au conflit ni à ce référendum que nous ne voyons pas venir, si ce ne sont les souffrances des populations sahraouies qui s'accentuent de jour en jour. Cependant, le Polisario, représentant légitime des Sahraouis, privilégie pour l'heure la voix pacifique de l'Intifada», a indiqué hier à InfoSoir la ministre sahraouie de l'Education et de l'Enseignement. Rencontrée en marge du deuxième jour des travaux de l'université d'été des cadres de la RASD qui se tient à Boumerdès, Meriem Es Salek a, en outre, estimé que tout le monde s'accorde à dire que les intérêts de la France sont avec l'Algérie et avec une RASD indépendante. «Un Etat sahraoui indépendant et libre ne pourrait en aucun cas représenter un quelconque danger ni pour la France ni pour les USA. Cet Etat pourrait, au contraire, contribuer, de par ses richesses, à la stabilité dans la région. Ses valeureux combattants collaboreront de manière objective dans la lutte contre toute forme de criminalité», a-t-elle dit. La ministre sahraouie a vivement critiqué la position «honteuse» de la France qui, en tant que «membre permanent du Conseil de sécurité, use de son droit de veto pour bloquer, comme à chaque fois, toute résolution permettant la mise en place d'un mécanisme de protection des droits de l'Homme dans le cadre de la Minurso et l'organisation d'un référendum d'autodétermination». «Pourtant, c'est cette même France qui a tout fait afin d'orchestrer une intervention militaire en Libye, au nom de la défense des droits de l'Homme», a-t-elle déploré. Meriem Es Salek a, dans cette optique, rappelé l'espoir des Sahraouis d'un changement dans la position de la France officielle avec la venue à l'Elysée de François Hollande. «Ce qui est, en revanche sûr et même certain, c'est que Hollande ne sera pas aussi mauvais que Sarkozy qui, au vu et au su de tout le monde, est allé passer des vacances chez son ami, le roi marocain juste après son échec à la présidentielle française.» A l'occasion, la ministre sahraouie de l'Education a réfuté toute accusation marocaine liant le Polisario au terrorisme et au trafic de drogue.
«C'est une énième man'uvre du régime marocain. Le monde entier est au courant d'une réalité que nul ne peut nier : c'est Mohammed VI qui parraine le marché des stupéfiants dans son pays. C'est grâce aux rentrées de la drogue que les dépenses du palais royal et autres sont garanties. Nous accuser de terrorisme est scandaleux», a-t-elle affirmé. «Devrions-nous rappeler au Maroc que les Sahraouis sont omniprésents dans les plus grandes villes marocaines ' Si on avait vraiment une relation avec le terrorisme, des kamikazes sahraouis auraient déjà ciblé des intérêts marocains. Les Sahraouis continueront à mener leur combat pour l'indépendance par des voix reconnues», a conclu Meriem Es Salek qui a félicité l'Algérie à l'occasion du cinquantenaire de son indépendance.
Farid Houali