Algérie

CONFLIT AU COMPLEXE ELECTRO-INDUSTRIES DE TIZI-OUZOU «On veut brader l'Enel d'Azazga au profit des entreprises étrangères»



Interdit d'accès au complexe Electro-Industries en même temps que le DG de l'Enel et le directeur du complexe moteurs (voir éditions de lundi et mardi derniers) depuis dimanche, le SG du syndicat de l'entreprise sort de sa réserve pour dénoncer ce qu'il considère comme une cabale orchestrée par deux travailleurs et des personnes étrangères à l'entreprise pour saborder ce fleuron de l'industrie nationale et le livrer aux mains des entreprises étrangères.
Faisant la genèse de l'affaire, le SG du syndicat de l'entreprise remonte au conflit de 2009 lorsque l'ex-DG «a été chassé pour mauvaise gestion par les travailleurs». L'intronisation du nouveau PDG par le conseil d'administration avec l'aval du syndicat a permis de remonter la pente en réalisant un chiffre d'affaires exceptionnel en dépit de près d'un semestre de perturbation, précise-t-il. Selon M. Boudjemaâ, ce serait un ex-chef de département, «allié de l'exe-mployeur » qui serait à l'origine de ce conflit avec l'aide d'un syndicaliste «qui a conduit la dissidence». Tout cela «parce que le syndicat a barré la route à la médiocrité grâce à la culture syndicale érigée en modèle dans les rapports entre les travailleurs, le syndicat et l'employeur». A travers la déstabilisation du syndicat, c'est l'entreprise qui est ciblée, ajoute M. Boudjemaâ qui en veut pour preuve de bonne gestion de l'Enel le recrutement transparent de 300 travailleurs et des promotions qui se font désormais sur la base des compétences. La mise en place d'un programme d'investissement fait peur aux détracteurs de l'entreprise, poursuit M. Boudjemaâ qui rappelle que l'Enel d'Azazga a ressuscité un projet mortné : une machine automatique de fabrication de parois ondulées qui a permis de réaliser un chiffre d'affaires dépassant toutes les prévisions. Ce qui a eu pour effet d'engranger des bénéfices conséquents aux travailleurs. Des travailleurs qui sont conscients que l'entreprise est engagée dans la lutte impitoyable des marchés ouverts à la concurrence, précise notre interlocuteur qui cite le contrat de 3 000 transformateurs signé en 2009 avec la filiale Sonelgaz Cameg. Un contrat de 3 000 à 3 500 transformateurs sera reconduit cette année. Fait gravissime, l'interdiction d'accès au complexe le 9 octobre est loin d'être fortuite d'après notre interlocuteur car elle coïncide avec la signature d'un important contrat de vente de 3 500 transformateurs, l'arrivée d'une délégation italienne pour la mise en marche d'une machine coûtant la bagatelle de près de 160 milliards de centimes ainsi que l'élection du comité de participation. Le syndicat ne cache pas ses bons raports avec l'employeur au seul bénéfice des travailleurs. Il en veut pour preuve le chiffre d'affaires qui augmente d'année en année au moment où des entreprises similaires ferment leurs portes. Le SG du syndicat de l'Enel ajoute que «sur la trentaine de gens qui les bloquent à l'entrée du complexe, 14 sont des ex-candidats au syndicat et quatre du syndicat actuel». Le SG dément enfin toute agression contre le travailleur qui aurait produit, selon lui, un certificat de complaisance. Mieux, il précise que le syndicat est intervenu pour alléger la sanction disciplinaire. Interrogés, des travailleurs indiquent qu'ils sont plus de 95% à soutenir le syndicat et la direction de l'entreprise précisant que la production a doublé durant le blocus imposé au DG et au syndicat.


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