Algérie

CONFLIT À LA LAITERIE DE DRAÂ BEN KHEDDA «Le travail doit d'abord reprendre avant l'envoi d'une commission d'enquête»



Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural n'a pas omis d'évoquer le conflit latent qui paralyse la laiterie de Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, depuis le mois d'octobre dernier.
Regrettant cet état de fait, puisque l'affaire est en justice, il a déclaré avoir déjà diligenté une première commssion d'enquête qui n'a, malheureusement, pas effectué le travail comme attendu puisque, dira-t-il, «elle s'est contentée d'avis des deux parties en conflit». M. Benaïssa évoquera l'envoi d'une seconde commission d'enquête mixte, ministère de l'Agriculture et celui de l'Industrie, initiative qu'il subordonnera, néanmoins, à la reprise de l'activité, condition sine qua non pour que, dira-t-il, «ladite commission mène convenablement son travail». «Il s'agira bien de vérifier certains griefs des travailleurs grévistes portés à l'encontre du repreneur de la laiterie dont le caractère obsolète de l'équipement, chose qui ne saurait être faite en l'état actuel des choses. D'où la nécessité que la laiterie soit opérationnelle à nouveau pour pouvoir permettre à cette commission de faire son travail comme il se doit», s'expliquera le ministre. Pour rappel, la grève paralyse l'usine depuis le 9 octobre dernier sans aucune solution à l'horizon à même de mettre un terme à ce bras de fer qui oppose les travailleurs au propriétaire de la laiterie dont ils dénoncent et réclament la reprise par l'Etat de l'entreprise. La laiterie de Draâ Ben Khedda a été cédée en 2008 à un privé, dans le sillage du programme de privatisation. Depuis le début de la grève, une centaine de personnes ont été relevées de leurs fonctions et dont 39 ont été poursuivies en justice par le propriétaire de la laiterie pour abandon de poste et entrave à l'activité de l'entreprise. EIles ont été condamnées à payer une amende de 4,8 milliards de centimes, plus un milliard de dommages et intérêts. Aussi, ce conflit n'a-t-il pas pris en otage 1 600 éleveurs qui n'arrivent plus à écouler leur lait, 150 distributeurs contraints de réduire considérablement leur activité et des dizaines de familles des travailleurs privés de facto de salaires. Et conséquence de cette situation, les spéculateurs de tout bord qui revendent le sachet de lait entre 30 et 35 dinars, en plus de tentatives de récupération politique, avec l'entrée en lice de certains partis qui profitent de l'aubaine que représente ce conflit pour se lancer précocement en campagne électorale en vue des élections législatives de mai prochain.


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