Algérie

Configuration de l'APN élue le 10 mai



Configuration de l'APN élue le 10 mai
La nouvelle APN garde une configuration étrangement ressemblante à celle qui la précède. Les petites nuances sont incarnées par l'arrivée des députés FFS à la place de ceux du RCD et l'affaiblissement de la présence des islamistes, à leur tête le MSP, réduits à un rôle de figurants.
Le changement tant clamé, y compris par les plus hautes autorités du pays, n'a finalement pas eu lieu. L'Assemblée nationale, élue le 10 mai, reste figée dans une configuration immuable depuis 2002. Le FLN rafle la majorité, le RND le talonne, les islamistes campe à la troisième place, suivis du FFS (c'était le RCD aux législatives de 2007), du Parti des travailleurs et des indépendants. Le reste des sièges est émietté entre une multitude de partis politiques, non éligibles à la formation d'un groupe parlementaire, puisque n'atteignant pas le minima de 15 députés.
L'issue des législatives reflète-t-elle un choix effectif des électeurs, qui auraient opté pour le vote refuge comme le certifie le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ou a-t-elle été pervertie par une manipulation des résultats du scrutin comme le prétendent de nombreux dirigeants de parti politique, dont ceux de l'Alliance de l'Algérie verte ' Il est difficile de privilégier une thèse par rapport à une autre. Les chiffres, annoncés par le ministère de l'Intérieur, sont ' il faut le reconnaître toutefois ' assez troublants tant la conjoncture politique, ayant prévalu avant et pendant les élections législatives, plaidait contre le statu quo. Qui aurait misé, en effet, à la veille du démarrage officiel de la campagne électorale le 15 avril dernier, sur une large victoire du FLN, miné alors par une sérieuse crise interne. L'ex-parti unique ne s'est pas uniquement maintenu comme première force politique à l'APN. Il a considérablement amélioré son score, malgré les nouvelles donnes posées par le scrutin du 10 mai. Désormais, la Chambre basse contient 462 sièges, contre 389 dans celle sortante, soit 73 sièges supplémentaires. Ils ont pratiquement tous été mis dans l'escarcelle du FLN, qui totalise 220 députés, contre 136 lors de la législature 2007-2012 (plus 84 élus). Le groupe parlementaire RND gagne six sièges (68 en 2012 contre 62 en 2007). Toutes les autres formations politiques, y compris les indépendants, marquent un net recul par rapport aux performances réalisées aux législatives de 2007. Les indépendants se classaient quatrième avec 33 députés. Ils sont relégués à la sixième place avec 19 élus. Le Parti des travailleurs et le FNA perdent respectivement six (20 au lieu de 26) et 4 députés (9 au lieu de 13). À lui seul, le MSP occupait 52 sièges à l'APN en fin de mandat. Sa démarche consistant à lâcher ses partenaires de l'Alliance présidentielle, à quatre mois de la date du scrutin, pour se conglomérer avec deux partis islamistes, le mouvement Ennahda et El-Islah, ne l'a guère propulsé, comme il l'espérait, aux commandes de l'Assemblée nationale. Au contraire, l'Alliance de l'Algérie verte n'est parvenue à engranger que 48 sièges, soit 75% de l'effectif du RND et environ 22% de celui du FLN. Une réalité qui fait mal aux islamistes, particulièrement le MSP, qui s'est toujours assimilé au paramètre sans lequel le pouvoir ne pourra résoudre ses équations. Le FLN et le RND cumulent 288 députés, soit dépassant de loin le nombre validant la majorité absolue. Nul besoin donc de recourir au soutien des islamistes pour adopter les projets du gouvernement. Désormais, il est même admis que l'Alliance de l'Algérie verte n'a aucune latitude de peser sur les amendements qui seront apportés à la loi fondamentale. À se demander alors si là n'est pas la raison qui motive la détermination du président de la République à différer la révision constitutionnelle jusqu'à l'installation de l'Assemblée nationale issue du vote de mai 2012, où les islamistes sont réduits à un rôle de figurants. D'autant que d'autres formations politiques sont susceptibles de rejoindre le camp du FLN et du RND à l'instar du Mouvement populaire algérien (MPA qui a six élus). Abdelaziz Belkhadem a évoqué, au lendemain même du scrutin, 'la création d'alliances politiques au sein de l'Assemblée sur la base de la convergence de vues et des projets de société que défendent les partis'. En définitive, l'enseignement significatif à tirer de l'expérience électorale se résume à ceci : la promptitude des autorités nationales à prôner le changement, leur empressement à agréer 32 nouveaux partis politiques à quelques semaines à peine du jour du vote, la crise du FLN' n'aurait été que de la poudre aux yeux. 26 partis et un groupe d'indépendants siégeront à l'APN qui sera officiellement installée dans une quinzaine de jours. La Chambre basse ne renvoie pas, pour autant, le reflet du multipartisme, mais plutôt celui de l'hégémonie consacrée du pouvoir sur l'action parlementaire.
S H




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