Algérie

Confidences d'un responsable du Quai d'Orsay







Le document, daté du 8 février 2010, évoque le contenu d’une rencontre entre l’ambassadeur US et Cyrille Rogeau, sous-directeur chargé de l’Afrique du Nord au ministère français des Affaires étrangères.
Cette attitude se vérifierait notamment lorsque le pouvoir algérien est en butte à des problèmes internes. Le responsable français ne nie par ailleurs pas que les deux pays ont traversé une crise tellement grave que leurs relations s’en sont trouvées gelées pour un temps.
«Glaciale», «gelée» sont en effet les mots les plus employés par le diplomate pour décrire la relation tendue entre Alger et Paris. Celui-ci a même confié à son interlocuteur que «tout est bloqué».
La cause principale de ce blocage ' Cyrille Rogeau pense que ce raidissement est dû au conflit du Sahara occidental, au dossier des moines de Tibhirine et à l’affaire Hasseni, le diplomate algérien arrêté à Marseille en 2008 dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Ali Mécili. Diplomate qui, finalement, sera blanchi. Cyrille Rogeau pense que c’est pour «ces raisons que le président Bouteflika n’a pas visité la France depuis l’arrivée du président Sarkozy au pouvoir, en 2007. Celui-ci n’est pas non plus retourné en Algérie depuis sa visite en 2007», a-t-il dit.
Le responsable français s’est tout de même réjoui du fait que les élites algériennes au pouvoir demeurent «francophiles». Tout en regrettant le fait que les Algériens mettent l’accent sur «ce qui ne va pas», M. Rogeau pense qu’«il faudrait encore une autre génération avant la normalisation».
 Force est de constater que l’analyse du diplomate français rejoint en tous points la réflexion de Bernard Kouchner, ex-ministre français des Affaires étrangères, dans laquelle il avait évoqué, à peu près à la même période, l’obstacle de la génération du FLN historique et de la guerre de Libération nationale. La lutte contre le terrorisme constitue l’autre point positif évoqué par Cyrille Rogeau. D’après lui, l’Algérie reste un partenaire fiable dans ce domaine.
Il reprochera toutefois aux Algériens de refuser systématiquement d’élargir la coopération en matière de lutte contre le terrorisme au-delà du strict cadre bilatéral. M. Rogeau estime que ce n’est que de la sorte que les Algériens peuvent avoir un meilleur contrôle sur leur lutte contre le terrorisme.


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