Conférence sur les pouvoirs des perles

Docteur en épidémiologie, Tonia Marek a présenté, au Musée du Bardo d'Alger, une conférence axée sur les pouvoirs des perles en Afrique.Tonia Marek a vécu pendant plus de dix ans en Afrique. Elle a travaillé dans la santé publique en faisant de la prévention. De par son métier, elle a eu à croiser plusieurs guérisseurs. S'étant toujours intéressée aux perles, Tonia Marek confie que c'est à la suite de la demande d'un service d'un guérisseur africain qu'elle s'est donnée davantage à sa passion pour les perles. Alors qu'elle portait autour de son cou un collier d'origine africain, le guérisseur en question lui a demandé de le lui prêter pour ses besoins de travail. Evidemment, cette demande l'a intrigué à plus d'un titre. Elle a tenté d'en savoir davantage en consultant des magazines et des sites internet. Elle s'est même documentée au niveau de certaines grandes bibliothèques africaines. Selon la conférencière, les perles sont les premiers ornements de coquillages durables, possédés par l'homme. Elles sont d'ailleurs, les objets les plus couramment mis à jour dans les sépultures avec les poteries. Elles font partie intégrante des sociétés dont elles sortent... Les plus vieilles perles ont été retrouvées en Afrique du Sud. Elles sont datées de 70000 ans avant Jésus Christ. Les perles sont aussi parmi les plus vieilles manifestations de la pensée abstraite. Elles matérialisent des concepts de force, de courage, de bravoure et de protection. Les centres de pouvoir des perles varient selon les civilisations et le développement ou le déclin. Les phéniciens ont été dans toute la Méditerranée... Les phéniciens ont été de grands voyageurs et de grands commerçants On recense des perles anciennes (romaines et égyptiennes), les perles de toc comme les millefiori ou perles mosaïques et les perles proprement africaines. Car certaines n'ont pas été importées des pays européens mais fabriquées sur place par les Africains. Les romains pour leur part, importaient et exportaient par mal de perles. La technique du verre mosaïquée avait été inventée en mesothanique 1500 ans avant Jésus Christ. Elle a été reprise par les Italiens et améliorée à leurs manières. Rome devient un grand centre d'échange de perles ainsi que dans toutes ses colonies. Ensuite, il y a eu le monde de l'Islam. Les perles de corail du Maroc étaient acheminées vers le Ghana et tous les villes du Soudan. Ibn Batouta, voyageur arabe passionné d'Afrique, avait mentionné dans ses écrits au XIIIe siècle que les perles de verre faisaient partie des pièces d'échanges au même titre que le sel et les aromates après la prise de Tyr et de «Sidan», de Damas et d'Alep, l'artisanat verrier. Les verriers européens de l'époque envoyaient souvent une personne dans les missions de colonisation pour repérer et acheter les perles les plus cotées auprès de la population locale. Ces personnes restaient parfois plusieurs années en Afrique ensuite elles imitaient ces perles avec du verre afin de vendre ces imitations aux Africains. En Afrique, il y a eu des perles qui sont venues grâce aux caravanes et aux envahisseurs divers. Il y a eu aussi un échange interne en Afrique. Les objets servaient souvent à distinguer les personnes royales aux personnes ordinaires. Les fonctions des perles sont multiples, voire thérapeutiques, religieuses, protectrices, marchandes et rituelles. La fonction thérapeutique sert à prévenir ou à guérir la maladie. Du Sénégal à Madagascar, on trouve des troupes de populations qui attribuent des droits thérapeutiques aux perles. A Madagascar les perles d'Egypte, d'Inde et d'Europe sont arrivées par les arabes et les Portugais. De monnaie d'échange, ces perles sont devenues des amulettes. La conférencière Tonia Marek a affirmé que ses recherches servent à documenter les fonctions des perles. «Je ne juge pas de l'effacité de ses croyances. Je ne fais que me documenter sur l'utilisation et les fonctions des perles», précise-t-elle.