Ban Ki-moon et les représentants de 55 pays dont M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, et 12 organisations internationales appellent à un soutien franc et massif au gouvernement du président somalien Sharif Sheikh Ahmed. «La seule façon de restaurer la stabilité en Somalie, un pays en proie à une guerre civile depuis 1991, est de soutenir le très fragile gouvernement de transition créé en janvier 2009 dans ses efforts de réconciliation et dans son combat contre l'extrémisme» et de lui «montrer que nous sommes prêts à marcher avec lui, en partenariat», déclare le secrétaire général des Nations unies à l'ouverture hier, à Istanbul, d'une conférence de trois jours qui sera consacrée, selon le ministère turc des Affaires étrangères, à l'examen de toutes les dimensions -sécurité, coopération politique et reconstruction et développement- du processus de paix de Djibouti signé en 2008. Le gouvernement de transition bat de l'aile. Si ses forces de sécurité sont selon un rapport des Nations unies publié en mars «inefficaces, désorganisées, corrompues et toujours marquées par une culture de milices» au sommet, les dissensions entre les responsables ont fini par l'affaiblir et remettre en cause ses capacités à gérer le pays. Résultats des courses : ces dissensions ont déçu ceux qui avaient misé sur ce «gouvernement fédéral», de transition], donné du jus aux insurgés islamistes qui ont pris le contrôle de nouvelles zones, permis aux pirates qui écument le golfe d'Aden et l'océan Indien, de réaliser en 2009 406 attaques pour extorquer quelque 60 millions de dollars aux armateurs, et poussé le 16 mai, Adan Madobe, le président du Parlement, à entrer en guerre ouverte avec le gouvernement du Premier ministre Omar Abdirashid. Le premier des Parlementaires dont le mandat a expiré a annoncé son retrait de confiance au chef du gouvernement. Il diverge avec lui sur la façon de combattre les insurgés islamistes. Comme pour ajouter une confusion à cette rupture au sommet, 30 personnes ont été tuées et 100 autres blessées dans des affrontements entre les insurgés et les forces du gouvernement, ce jour-là. Un retrait de confiance que le président Cheikh Sharif Cheikh Ahmed a cautionné en renvoyant le Premier ministre avant de revenir jeudi dernier sur sa décision «après avoir consulté des experts juridiques sur la légalité de son initiative»Â et au nom de la nécessaire «unité entre les dirigeants». Revirement que le président du Parlement a compris comme un désaveu. D'où sa démission «au nom de l'intérêt national» et l'agitation actuelle des députés somaliens pour l'élection d'un nouveau président. Selon les analystes de la région, si les institutions fédérales de transition, dont la fin de mandat approche à grands pas, ne font pas de réels progrès dans les prochains mois, notamment en fournissant aux donateurs la transparence requise face aux accusations de corruption, elles seront confrontées à une crise encore plus grave.  Pas seulement à une violence et une famine qui assombrira le tableau actuel - 1, 4 million de personnes forcées à se déplacer, dont 200 000 depuis janvier dernier, 575.000 réfugiés dans les pays voisins et 3 des 8 millions d'habitants dépendant de l'aide internationale - mais à une intervention étrangère. L'Ethiopie, le pays le plus stable de la Corne de l'Afrique et l'allié dans la lutte contre les islamistes, pourrait àªtre amené à «gérer» directement les shebab et Hezb al-Islam qui se réclament d'Al-Qaïda. «Sans stabilité à terre, il n'y aura pas de sécurité en mer», avait rappelé le SG de l'ONU la semaine dernière
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Posté Le : 22/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Boukrine
Source : www.horizons.com