Les travaux de la conférence sur la contribution de l'économie numérique dans la croissance des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA) ont débuté lundi à Alger en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et de représentants de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire arabe (FMA).Placée sous le thème "les jeunes, la technologie et la finance", la conférence est organisée par le ministère des Finances en collaboration avec la BM et le FMA dans le but de mettre en évidence les éléments fondamentaux d'une nouvelle économie, ainsi que le rôle des systèmes éducatifs dans le changement de l'état d'esprit des jeunes générations vis-à-vis de l'innovation dans la région MENA.
De hauts responsables d'institutions financières mondiales ont affirmé lundi à Alger que la construction d'une économie basée sur le savoir et la technologie passait par une implication de la jeunesse.
Intervenant via une vidéo projetée à l'occasion de la conférence régionale sur la contribution de l'économie numérique dans la croissance des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA), organisée lundi et mardi à Alger par le ministère des Finances avec la collaboration de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire arabe (FMA), le président de la BM, Jim Yong Kim, a estimé que les politiques de l'emploi des pays de la région MENA doivent accorder la priorité aux jeunes porteurs de projets technologiques et innovants.
Selon lui, ces politiques sont confrontées au défi de procurer du travail à plus de 10 millions de jeunes établis dans cette région au cours des toutes prochaines années, appelant à une meilleure exploitation d'internet et des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) pour pouvoir en faire des "leviers de croissance".
Présent à cette conférence, le vice-président de la BM pour la région MENA, Hafez Ghanem, a indiqué, pour sa part, qu'à l'inverse de leurs pairs dans les pays développés où la quête d'un emploi est plus aisée, les jeunes universitaires des pays de la MENA sont réduits, pour la majorité, au chômage ou à exercer des fonctions précaires et mal rémunérées.
Pour pallier à cette anomalie, il a considéré que l'encouragement des jeunes pour la création d'entreprises de petite taille, communément appelées start-up, dans des secteurs liés aux TIC et aux services, permettait, à la fois, de créer de la croissance et de l'emploi. Toutefois, a-t-il relevé, cela exige la mise en place d'infrastructures susceptibles de fournir l'internet à haut débit et à des coûts réduits, ainsi que des investissements dans l'éducation en fournissant des contenus permettant aux jeunes de maîtriser les TIC à même d'en faire un métier.
Pour lui, dans les pays du MENA, il est nécessaire d'orienter les formations universitaires et autres vers les technologies, les mathématiques et les sciences afin de mettre les jeunes en posture de réussite dans le monde du numérique.
De son côté, le Directeur général du FMA, Abdulrahman A. Al Hamidy, a tenu, d'abord, à saluer les efforts engagés par l'Algérie pour la création d'emplois au profit des jeunes.
Sur ce point, il a affirmé que des dispositifs comme l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) et l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) sont des modèles à prendre en exemple.
D'ailleurs, il a avancé que la tenue d'une telle conférence régionale à Alger renseigne sur l'importance accordée par l'Algérie à ce domaine lequel constitue un moteur de croissance.
Revenant sur le développement d'une économie du savoir, il a souligné l'importance de mettre en place un cadre juridique et des procédures favorables au développement d'activités liées à la e-monétique, au e-commerce et à la e-gouvernance.
Dans ce contexte, il a rappelé que le FMA avait mis en place un groupe pour encourager l'utilisation de la monétique dans la région MENA et institué une Journée arabe de la e-monétique coïncidant avec le 27 avril de chaque année.
Pour sa part, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a indiqué que cette rencontre permettrait de discuter et d'échanger sur les perspectives de développement des économies de la région MENA sur fond de digitalisation et numérisation, permettant la création de millions d'emplois à l'avenir.
Le ministre a affiché sa conviction quant à la réussite des travaux de cette conférence grâce non seulement à l'envergure des experts et intervenants qui y prennent part mais aussi à la qualité des thématiques traitées.
Implication des jeunes
S'étalant sur deux jours sous le Haut patronage du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la conférence se penchera aussi sur la disponibilité des infrastructures techniques nécessaires à l'émergence de l'économie numérique tels que l'accès à l'internet haut débit et le e-paiement.
Dans son allocution prononcée à l'ouverture de la conférence, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué lundi que la prise en charge de la jeunesse constituait un "défi contemporain majeur" mais aussi un "investissement précieux" pour l'Algérie de demain.
M. Ouyahia a indiqué que l'Algérie s'enorgueillit que onze (11) millions de ses enfants, soit plus du quart de la population, se rendent chaque matin à 'école, à 'université ou aux centres de formation professionnelle.
Cette politique d'éducation et de formation, quasi exclusivement publique, absorbe annuellement l'équivalent de plus de 10 milliards de dollars du budget de l'Etat, a-t-il précisé.
Relevant que la jeunesse a d'autres besoins dont l'emploi, le Premier ministre a soutenu que dans ce domaine, l'Algérie a réduit le taux de chômage qui est passé de 30% en 2000 à moins de 12% actuellement, et ce, grâce à une relance économique diversifiée et à des programmes d'encouragement à l'emploi, notamment en direction des jeunes.
Parmi ces programmes, il a cité le soutien aux micro-entreprises qui, depuis 2010, a déjà permis à des jeunes de lancer plus de 500.000 nouvelles entreprises dans tous les domaines et de créer ainsi près de 1,2 million d'emplois durables.
Par ailleurs, le Premier ministre a fait valoir que l'Algérie tendait à tirer sa part légitime des bienfaits de l'économie numérique et elle y consacre les efforts qu'exigent le présent et l'avenir.
Dans ce sens, il a rappelé que l'Algérie avait investi un "effort massif" dans l'enseignement de l'information à l'école, qui bénéficie déjà à près de 90% des élèves des cycles moyen et secondaire alors que 20.000 ingénieurs et techniciens en informatique sont annuellement formés.
L'Algérie, a-t-il ajouté, ne cesse de développer son réseau national de fibre optique qui dépasse déjà les 120.000 kilomètres et s'attelle à un programme national de numérisation du service public.
Ce programme, qui a déjà franchi des étapes importantes dans plusieurs secteurs à l'image de ceux de la justice, de l'administration locale ou de l'éducation nationale, sera parachevé au plus tard à la fin de l'actuelle décennie, a-t-il avancé.
Une bataille pour le développement
De surcroît, a noté le Premier ministre devant les participants à cette conférence régionale, les mutations vers la société de l'information ont également été engagées par l'Algérie dans le domaine bancaire, commercial et, d'une manière générale, dans tout ce qui concerne l'environnement des affaires, sans oublier la mise à jour du cadre législatif et réglementaire relatif à ces activités.
Il a toutefois affirmé que dans le domaine économique et financier, l'Algérie "a encore beaucoup de progrès à accomplir pour mettre à niveau et moderniser son environnement des affaires".
"C'est d'ailleurs dans ce contexte que nous conduisons des programmes de réforme en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international", a-t-il souligné.
Concernant la tenue de cette conférence, M. Ouyahia a avancé que l'Algérie abrite cet événement avec un grand intérêt pour au moins quatre raisons. Il s'agit de "l'excellence de la coopération qu'elle entretient avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire arabe", a-t-il expliqué, en ajoutant que le gouvernement algérien entend consolider davantage ces relations.
La seconde raison réside, a-t-il dit, dans l'opportunité que la conférence d'Alger offre aux experts et compétences des pays participants de pouvoir cultiver leurs liens et leurs échanges, ce qui ne manquera pas d'avoir un impact positif sur les chantiers économiques arabes communs.
La troisième raison découle, quant à elle, des bouleversements en cours sur la scène économique mondiale, qui imposent aux pays du MENA de s'adapter aux évolutions technologiques et financières pour relever les défis de la globalisation mondiale avec ses exigences de haute compétitivité.
Quant à la quatrième raison, il s'agit de l'importance des questions de la jeunesse, de la technologie et de la finance que cette conférence place au centre de ses débats autours d'une nouvelle économie pour le MENA, a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le Premier ministre a tenu à donner un aperçu sur la manière avec laquelle l'Algérie ?uvre à répondre à ces différents défis, faisant savoir que sous la conduite du Président Abdelaziz Bouteflika, l'Algérie "mène une véritable entreprise à l'issue d'une douloureuse tragédie nationale avec ses terribles conséquences en pertes en vies humaines, en destruction de patrimoine économique, ainsi qu'en retard dans le développement".
Il a, en outre, indiqué que dans la paix et la réconciliation nationale restaurées, l'Algérie a déjà grandement résorbé ses déficits en matière de développement humain et infrastructurel grâce à la mobilisation d'importantes ressources financières publiques.
"Mais nos défis en Algérie restent importants, notamment pour répondre aux besoins d'une population qui totalise 40 millions, dont plus de 60% sont des jeunes", a-t-il précisé.
Relevant que la jeunesse a d'autres besoins dont l'emploi, le Premier ministre a soutenu que dans ce domaine, l'Algérie a réduit le taux de chômage qui est passé de 30% en 2000 à moins de 12% actuellement, et cela grâce à une relance économique diversifiée et à des programmes d'encouragement à l'emploi, notamment en direction des jeunes.
Parmi ces programmes, il a cité le soutien aux micro-entreprises qui, depuis 2010, a déjà permis à des jeunes de lancer plus de 500.000 nouvelles entreprises dans tous les domaines et de créer ainsi près de 1,2 million d'emplois durables.
Cette rencontre voit la participation de nombreux acteurs et experts nationaux et étrangers du monde de l'économie, de la finance et des technologies de l'information et de la communication (TIC).
Dans son allocution à l'ouverture des travaux, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a souligné l'importance de cette conférence régionale visant à l'échange d'expériences entre les différents pays de la MENA dans le domaine de l'économie numérique et sa contribution à leur développement.
Différents dispositifs de création d'emploi
Pour sa part, le Directeur général du Fonds monétaire arabe (FMA), Abdulrahman A. Al Hamidy, a salué les différents dispositifs algériens de création d'emploi, les qualifiant de modèles à prendre en exemple.
M. Al Hamidy à affirmé que les efforts de l'Algérie dans le domaine de la création d'emploi au profit des jeunes étaient considérables.
Dans ce sens, il a considéré que des dispositifs comme l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) et l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) constituaient des modèles à prendre en exemple.
Par ailleurs, il a avancé que la tenue d'une telle conférence régionale à Alger renseigne sur l'importance accordée par l'Algérie à ce domaine lequel constitue un moteur de croissance.
A cet effet, il a tenu à faire part du soutien du FMA aux efforts de l'Algérie dans la construction d'une économie productive basée sur le savoir et la technologie et portée par une jeunesse bien formée.
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Posté Le : 27/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mourad N
Source : www.lemaghrebdz.com