Algérie

Conférence organisée par la fondation Amirat



Conférence organisée par la fondation Amirat
La fondation Slimane-Amirat a consacré l'après-midi d'hier à la discussion autour du travail de l'information et de la communication pendant la guerre de Libération nationale.La rencontre a été animée par Lamine Bachichi, ancien responsable de la communication pendant cette période, mais également ex-ministre de la Communication, à l'Indépendance du pays. Auteur de plusieurs ouvrages, dont La radio de l'Algérie libre et combattante et autres stations (édition Assala Culture, 2013), ce dernier est revenu longuement sur la publication de La résistance algérienne, journal destiné prioritairement aux Algériens, et imprimé respectivement aux Pyrénées (France), à Tétouane (Maroc) et Tunis (Tunisie). Celui, qui se présente comme un "ancien enseignant et compositeur à ses heures de loisir", a en outre abordé l'aventure d'El Moudjahid, suivie plus tard, en 1961, par la création de l'agence APS.Dans cette période, expliquera-t-il, "les diplômés étaient une denrée rare", d'où la décision des militants du FLN de créer une radio, comme "moyen le plus percutant", et d'émettre sur des radios de "pays frères et amis". Outre Saout el-Arab, transmise d'Egypte et devenue l'émission "redoutable", les militants algériens avaient également l'émission Saout el-Djazaïr, émise de plusieurs pays, notamment maghrébins et arabes (Maroc, Tunisie, Libye, Syrie, Irak, etc.). "Il y a des pays où il n'y avait pas Saout el-Djazaïr, mais cela ne veut pas dire qu'ils étaient neutres par rapport à la Révolution algérienne", a signalé le conférencier.Plus loin, M. Bachichi a évoqué l'apport précieux de quelques réalisateurs étrangers qui, grâce à leurs documentaires, avaient fait connaître la cause nationale.D'autres actions avaient aussi eu un grand impact, sinon un effet psychologique terrible sur le colonisateur français, tel que le film sur Djamila Bouhired, l'adhésion des footballeurs algériens au FLN et la désertion d'officiers algériens de l'armée française et leur incorporation dans l'ALN. Lors du débat, l'ancien ministre de la Communication a évité de se prononcer sur le rôle actuel des médias face aux tentatives de révisionnisme ou encore sur l'ouverture de l'audiovisuel.Il a, cependant, fait état de son malaise, voire de sa "tristesse", dans cette nouvelle phase qui n'a rien à voir, selon lui, avec "la période révolutionnaire" qui l'a précédée. Pour Lamine Bachichi, l'évolution de notre société a été travestie, entre autres, par les dégâts de "l'argent". La disparition de valeurs comme l'hospitalité, la crédibilité, le sens de la responsabilité, le prix de l'effort, le sens du sacrifice et du partage sont de la "responsabilité du système (politique, ndlr) et de l'Algérien", a-t-il précisé, déplorant qu'aujourd'hui, "on ne pense pas à la situation de l'éducation, mais seulement au poste à acquérir", allusion faite à la grève des enseignants et au désarroi des élèves et de leurs parents. "Nous ne sommes pas dans une situation enviable", tiendra à préciser l'invité de la fondation Amirat, laissant clairement entendre que l'intellectuel algérien tarde à s'engager par "lâcheté". Interpellé sur l'opposition de certains "Novembristes" au Congrès de la Soummam, il déclarera : "Il ne fallait pas se mettre d'accord pour combattre l'ennemi, car le peuple algérien était mûr pour ça... Il fallait se mettre d'accord sur un programme." Et d'ajouter : "Aujourd'hui, il y a beaucoup plus d'interférences, mais on ne désespère jamais."H. ANomAdresse email




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