Parce que la mer est une ouverture, parce qu'elle est un lieu de brassage et un espace d'échange, elle a toujours constitué pour les pays côtiers une source inépuisable de richesses.C'est cette notion de porte ouverte sur l'autre qui est au c?ur de l'initiative Blue Med en faveur du développement durable de l'économie bleue en Méditerranée occidentale. Demain s'ouvrira à Alger la Conférence ministérielle en charge du suivi de cette initiative regroupant l'Algérie, la France, l'Italie, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, le Portugal, l'Espagne et la Tunisie.
Cette initiative, soutenue par la Commission européenne et l'Union pour la Méditerranée, a été lancée en 2015 dans l'objectif d'instaurer une économie maritime durable dans l'ouest de la Méditerranée. Un rapport de l'UE révélé en 2018 a conclu que la bonne exploitation des potentialités économiques en mer Méditerranée pouvait générer 566 milliards d'euros et 3,5 millions d'emplois. C'est dire l'importance de l'ouverture sur la mer pour l'économie des pays.
Si la rive nord de la Méditerranée a su intégrer toutes les richesses de son espace maritime et côtier, la rive sud n'a pas su profiter pleinement de ses richesses du fait de l'absence d'une vision sous-régionale concertée pour une rive riche et prospère.
«Notre souhait est de voir cette réalité de l'économie bleue transposée et avoir un impact sur la rive sud de la Méditerranée», plaide Ali Mokrani, directeur de la division Europe au ministère des Affaires étrangères, en notant que l'économie bleue ne peut être menée sans partenariat substantiel dans le cadre régional et sous-régional.
«Le potentiel de l'économie bleue est indéniable, mais la région a aussi des problèmes, les côtes sont surpeuplées, la mer est polluée, les stocks de poisson diminuent et beaucoup trop de jeunes sont au chômage. Ajoutez à cela les menaces sur la sécurité, tous les ingrédients de l'instabilité et un climat des investissements incertain. D'autres dangers planétaires se profilent à l'horizon : les changements climatiques et l'élévation du niveau des mers ne font qu'empirer si nous n'agissons pas et c'est pour cela que cette initiative a vu le jour.
Du transport à la pêche, des anciennes plateformes pétrolières aux nouvelles installations d'énergie éolienne, si nous voulons relancer l'économie maritime de manière durable, nous devons assurer la sécurité de toutes les activités en mer», a indiqué pour sa part John O'Rourke, chef de la délégation européenne en Algérie, en plaidant pour un cadre institutionnel et juridique solide.
«Nous nous sommes fixés comme objectif d'étendre la planification de l'espace maritime et la vision intégrée des côtes à toutes les eaux nationales des pays de la région d'ici 2021», a souligné J. O'Rourke, en notant que l'argent pour réaliser les objectifs de ce programme existe, notamment au niveau de l'UE.
Le représentant européen estime, par ailleurs, que tous les pays doivent aligner leur politique et leur financement nationaux pour assurer un impact maximal. Pour l'heure, seuls neuf projets ont été lancés dans le cadre de l'initiative Blue Med.
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Posté Le : 04/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadjia Bouaricha
Source : www.elwatan.com