Algérie

Conférence/ Martyrs et moudjahidine anonymes



Conférence/ Martyrs et moudjahidine anonymes
Témoignage ? L'historien Amar Belkhodja a animé, à l'initiative de l'établissement Arts et Culture, une rencontre dans l'enceinte de la Bibliothèque MultiMedia et ce, à l'occasion de la commémoration de la Journée nationale du chahid.Comme à l'accoutumée, l'écrivain qui n'est plus à présenter pour avoir mis de côté sa plume de journaliste et choisi de s'investir dans l'écriture de l'histoire, a plaidé pour une écriture plurielle des différentes phases de la Guerre d'Algérie et de la période coloniale en général.Il appellera les personnes qui, comme lui, se sont fait une obligation morale, en tant qu'hommes et femmes de lettres s'étant investis dans un travail de restitution des événements du passé, de faire encore et encore des investigations sur le passé récent du peuple algérien.Il les appellera aussi à cerner des faits avérés et incontestables afin d'éclairer les consciences et restituer par le biais de recherches, des événements du passé avec rigueur.Se référant à la date de commémoration de la Journée nationale du chahid, le 19 février, Amar Belkhodja a entamé la rencontre par le devoir de mémoire envers ces oubliés de l'histoire récente de notre pays. Ces Français d'Algérie ou de France qui ont embrassé la cause nationale algérienne à savoir l'Abbé Béringuer de Frenda, l'épouse de Messali Hadj, et tant d'autres qui n'ont reçu aucun hommage officiel comme celui de baptiser les rues à leur nom.A cet effet, il insistera sur les attributions par les autorités, de noms de rues, d'établissements ou autres sites officiels dédiés à tous ceux et celles qui se sont engagés dans la lutte pour l'indépendance quelle que soit leur religion ou origine. L'Algérie se doit d'honorer leur mémoire.Dans la foulée, l'historien citera le cas des enfants chouhada à l'exemple de Farid Maghraoui, Nadjia Khodji, Saliha Watiki, enregistrés sur les registres de l'histoire nationale comme victimes de guerre et non martyrs, alors qu'ils ont été abattus à bout portant par les soldats français comme l'auraient été des adultes.Dans le registre des héros anonymes, Amar Belkhodja citera la moudjahida Baya Hocine, emportée par un cancer sans qu'aucune personnalité politique soit venue lui rendre hommage, sinon ses s?urs de combat.Egrenant et puisant à travers ses nombreuses publications des faits et des événements marquants de la période coloniale, Amar Belkhodja se refuse et refuse l'oubli de ceux et celles qui ont payé de leur vie depuis 1830 pour que l'Algérie soit souveraine.Là, il fera référence à la phrase immortelle de Didouche Mourad : «Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires.»D'ailleurs, et il le fait comprendre clairement, s'il a pris son bâton de pèlerin et saisi sa plume, c'est pour laisser aux générations montantes un travail de transmission sur une période noire du peuple algérien.Il est nécessaire, selon Amar Khodja, de rattraper le temps perdu durant 40 ans à faire haïr aux jeunes Algériens l'histoire de leur pays. Il citera à cet égard Mohamed Harbi : «L'histoire est devenue la servante du pouvoir.» A propos du duel entre Zohra Drif et Yacef Saadi, Amar Belkhodja, après une assez longue réflexion, finira par déclarer que certains acteurs de l'histoire confondent souvent mémoire et histoire. A ce sujet, il se rapportera au travail entrepris par Malika Korso sur les lettres attribuées à Zohra Drif et a conclu comme elle, à la basse besogne des services psychologiques de l'armée française. Il ne manquera pas d'évoquer les chicanes sur la légitimité historique que Yacef a soulevée également contre Louisette Ighil Ahriz.En conclusion, Amar Belkhodja prononcera cette phrase : «...mais Yacef n'était pas à l'enterrement de Baya Hocine... ».




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