La conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) a clôturé
hier ses travaux au Palais des congrès de la ville du Mans, en France. Les
résolutions finales des trois ateliers mis en place depuis vendredi dernier ont
mis l'accent sur le volet des droits de l'homme dans les territoires occupés.
Le cas des 20.000 réfugiés installés dans des camps de fortune en dehors de la
ville occupée de Laayoune a été longuement évoqué. Les réfugiés en question,
répartis dans 8.000 tentes, manquent de tout. Même l'eau n'est plus disponible,
témoignent des Sahraouis qui décrivent un véritable drame humanitaire, du fait
d'un blocus imposé par l'armée et la police marocaines qui empêchent
l'acheminement des vivres et des médicaments. En fait, selon les même
témoignages, c'est un nouveau Gaza, au cÅ“ur de l'Afrique et du Maghreb, qui est
en train de voir le jour dans les territoires occupés. Des observateurs
espagnols ont été empêchés hier de débarquer dans le port de Laayoune par les
autorités marocaines, ce qui fait craindre le pire, à savoir une répression à
huis clos qui peut sérieusement dégénérer.
Ceci étant, la coordination
européenne de soutien au peuple sahraoui ne compte pas désarmer pour autant.
L'atelier des droits de l'homme a pris une série de décisions pour les
prochains mois, voire les prochains jours. Malgré le blocus des Marocains, la
décision a été prise d'envoyer d'autres délégations de parlementaires européens
et d'autres pays, des journalistes, des ONG, des organisations des droits de
l'homme, de la société civile et des représentants de différentes institutions
pour rendre visite notamment aux refugiés du camp de Laayoune.
Une mission médicale, composée de
médecins de plusieurs pays, devrait également se rendre dès ce mois de novembre
pour porter secours et aide médicale aux refugiés de Laayoune.
L'atelier des droits de l'homme a
aussi décidé d'engager des actions de sensibilisation auprès de l'Union
européenne, mais aussi en direction d'institutions françaises, espagnoles et
américaines.
Une série d'autres actions ont
été en outre prises dans les ateliers de cette 36e Eucoco. Il s'agit notamment
d'exiger l'élargissement du mandat de la Minurso aux questions des droits de
l'homme, de lancer des campagnes de sensibilisations auprès de l'ONU et de l'UE
pour obtenir des sanctions contre le Maroc, ainsi que de créer un mouvement
pour stopper l'accord de pêche passé entre l'UE et le Maroc, tout en dénonçant
le statut avancé accordé par l'UE au Royaume chérifien. Sur un autre chapitre,
il faut relever que malgré des problèmes d'organisation, mais surtout le «
cinéma » des manifestants marocains qui se proclamaient Sahraouis devant le
Palais des congrès, la 36e Eucoco s'est déroulée normalement. Hier encore, les
manifestants marocains, hébergés la veille dans des hôtels de la ville du Mans,
sont revenus à la charge dans l'espoir de perturber les travaux de l'Eucoco.
Brandissant des banderoles et des drapeaux marocains et français, ils étaient
hier matin à peine une vingtaine à scander des slogans hostiles au Polisario et
insultant l'Algérie. Certains Algériens présents à l'intérieur du Palais du
congrès, excédés par toutes les insultes à l'encontre de notre pays, ont voulu
sortir et remettre à leur place les «manifestants» chauffés à bloc, mais ont
vite été dissuadés par les organisateurs qui leur ont demandé de ne pas
répondre aux provocations qui visent en fait le déclenchement d'une
confrontation. Par ailleurs, la militante des droits de l'homme, Aminatou
Haïder, a appelé hier à des sanctions contre le Maroc et à boycotter ses
produits. Après avoir évoqué la torture et les conditions de vie des Sahraouis
dans les territoires occupés, elle a appelé l'Etat français à réviser sa
position vis-à-vis du conflit qui dure depuis 35 années. Il faut préciser en
outre que le maire socialiste de la ville du Mans, Jean-Claude Bollard, a
réitéré son appui total à la cause sahraouie, malgré les pressions qu'il avait
subies de toutes parts. L'élu, dont l'engagement a permis au président
sahraoui, Mohamed Abdelaziz, de s'exprimer pour la première fois au Parlement
français jeudi dernier, a fait la promesse de poursuivre son engagement envers
le peuple sahraoui jusqu'à son indépendance.
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Posté Le : 01/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Envoyé Spécial Au Mans: Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com