CONFERENCE DES CADRES DU RCD

Poursuivant les conférences régionales de ses cadres militants, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a enchaîné hier avec un débat fort fructueux au niveau du cercle El-Moudjahid, à Alger. Le président du parti, Mohcine Belabbès, qui a choisi de rompre avec les traditionnelles universités d'été pour favoriser un plus large échange avec les militants, a invité les cadres ainsi réunis à impliquer la majorité qui a rejeté les élections du 10 mai dernier dans la construction du futur commun.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - En adéquation avec son projet d'Etat unitaire régionalisé (EUR), le RCD a entrepris, depuis le quatrième congrès du parti, de réunir en conclaves des militants par sphères géographiques élargies. Ainsi, les conférences régionales des cadres, entreprises le 8 juin dernier, associent des cadres du parti de plusieurs wilayas limitrophes. Hier, c'était au tour des cadres structurés dans les wilayas d'Alger, Tipasa et Blida de se retrouver à Alger pour débattre de la situation qui prévaut dans le pays mais surtout de ce qu'il faut entreprendre pour que ça change. Le décor de l'après-législatives a été planté par le président du parti qui, dans son allocution d'ouverture des travaux de la conférence, a soutenu que «enfermé dans ses manœuvres clientélistes, le pouvoir a décidé de suivre la logique du pire» et que «la fuite en avant met, aujourd'hui, notre pays dans une position aussi incertaine que périlleuse». En termes d'enseignements à tirer des élections législatives, Mohcine Belabbès en a retenu plusieurs mais, plus fondamentalement, il a souligné la «détermination de l'écrasante majorité des Algériens à en finir avec un système qui sévit depuis un demi-siècle par la corruption». Et c'est à cette majorité qui a tourné le dos à l'urne que le président du RCD a recommandé de s'adresser en priorité. «Notre action politique doit être à la hauteur de cette nouvelle exigence. Il nous appartient de montrer que nous avons la capacité et les mécanismes nécessaires pour une meilleur écoute des problèmes réels que rencontrent les Algériens en cette période difficile et que nous sommes prêts à aller chercher les solutions sur le terrain chez tous ceux qui veulent s'impliquer dans la construction de notre futur commun.» Les cadres du parti, qui se sont succédé au pupitre qui pour partager des éléments d'analyse qui pour en débattre, ont tous fait montre d'enthousiasme à rechercher et soutenir les synergies les plus à même d'induire le changement tant réclamé par une majorité d'Algériens. «La politique est affaire de dynamique. L'enjeu est de rassembler tous ceux qui veulent un changement démocratique. Travaillons à faire de notre rassemblement celui de tous ceux pour qui la lutte sociale et la lutte politique sont les deux béquilles d'un même combat », a souligné encore Belabbès. Tout un programme.